Présidentielle : François Hollande s'élève au-dessus du conflit Sarkozy-syndicats.
Publié le Par Jennifer Declémy
Marc Chaumeuil
Il avait choisi de faire profil bas aujourd'hui, mais François Hollande a néanmoins fait un discours offensif à Nevers, contre les attaques sarkozyennes envers les syndicats.
Pour le 1er mai, François Hollande ne défilait pas derrière les drapeaux rouges, contrairement à ce que Nicolas Sarkozy dénonçait depuis plus d'une semaine, mais s'est rendu à Nevers, pour rendre hommage à l'ancien Premier Ministre Pierre Bérégovoy qui s'était suicidé le 1er mai 1993. Mais même s'il était éloigné des cortéges parisiens, le candidat socialiste a tenu à réagir aux déclarations du président-candidat et à sa guerre ouverte contre les syndicats.
"Oui à la fête du travail, c'est la fête des syndicalistes et je ne peux pas accepter qu'il puisse y avoir en France une bataille du 1er mai contre le syndicalisme" a déclaré l'ancien première secrétaire du PS, demandant à ce que cette fête du travail "ne soit pas dévoyée" par certains appareils politiques. Pour François Hollande clairement l'enjeu était de s'élever au-dessus de la querelle qui oppose les syndicalistes et le président sortant pour apparaitre comme un recours présidentiel possible.
"Les syndicalistes mènent leurs combats indépendamment de la politique" a tenu à saluer le député de Corrèze qui défend depuis des mois les vertus du dialogue social qu'il veut même inscrire dans la constitution. D'où un hommage appuyé à des syndicats qui d'ailleurs le lui rendent bien en appelant directement ou indirectement à voter pour lui le 6 mai.
Mais son déplacement à Nevers avait pour objectif de poser tout un symbole, car Pierre Bérégovoy, s'il était un ancien Premier Ministre, fut aussi la figure même de la méritocratie en France. "Ministre de l'économie et des finances, pour un syndicaliste, ce n'était pas forcément le destin que d'autres avaient choisi pour lui. Et pourquoi donc en France un ouvrier ne pourrait pas devenir ministre de l'économie et des finances ? Et quel ministre ! L'homme qui a rétabli les comptes publics parce que déjà la droite nous avait laissé en 1981 14% d'inflation et un déficit du commerce extérieur" a-t-il ainsi salué, avant d'émettre le souhait de devenir "le prochain François Mitterrand". On y est presque...