Présidentielle : le malaise grandit à l'UMP.
Publié le Par Jennifer Declémy
A une semaine du second tour de l'élection présidentielle, plusieurs ténors de la majorité présidentielle lèvent la voix contre la stratégie choisie par leur candidat.
Depuis une semaine les voix divergentes se sont entendre au sein de l'UMP. Si certains ont déjà manifesté leur désaccord avec la stratégie suivie par le président sortant, comme Chantal Jouanno ou Etienne Pinte, et si d'autres s'en sont chaudement félicités, à l'instar de Lionnel Luca ou Thierry Mariani, le plus souvent on trouve des élus partagés, divisés et qui n'osent guère dire franchement ce qu'ils pensent, préférant plutôt laisser sous-entendre qu'il faut infléchir la campagne vers une tonalité plus centriste.
C'est Jean-Pierre Raffarin qui, dans une interview au Monde donnée la semaine dernière, explique qu'il reste loyal au chef de l'état mais que le 6 mai, "le temps de l'analyse viendra". Manière ô combien de laisser sous-entendre que la stratégie d'aller puiser dans le programme du Front National ne lui plait guère, sans le dire trop fort ou trop haut. D'autres membres de la majorité, que l'on sait plus modérés et humanistes, ont également fait entendre leur petite musique depuis.
Laurent Wauquiez ce matin a réclamé que la campagne ne porte pas uniquement sur le thème de l'immigration et de ne pas "tomber dans le piège tendu par le Front National", François Fillon ce matin également a pris ses distances concernant les syndicats, dont il a souligné l'importance. Hier en meeting le ministre de la défense, Gérard Longuet a également exprimé ses réserves, déclarant "ce n'est pas une critique, juste une réserve : Nicolas Sarkozy devrait plus s'appuyer sur l'ensemble des français, plus compter sur les corps intermédiaires". Alain Juppé et Bruno Le Maire ont également hier tenu des meetings où ils n'ont pas du tout parlé d'immigration et/ou de nation mais ont préféré parler de pouvoir d'achat, du bilan du Gouvernement ou de la situation économique en général.
Preuve de la confiance en la prochaine victoire qui anime les responsables de la majorité, une réunion est prévue samedi, qui devrait aborder l'hypothèse d'une défaite, et notamment de l'avenir de l'UMP qui aujourd'hui semble traversé par des turbulences en cas de victoire de François Hollande.