Le FN pourrait très bientôt changer de nom.

Ce serait l'étape finale d'une démarche de dédiabolisation qui a commencé aux environs de 2005, sous l'égide d'une Marine Le Pen bien décidée à devenir le pivot central de la droite en France. Supprimer le nom de Front National pour ainsi faire oublier son sulfureux passé qui revient un peu trop régulièrement dans les débats au goût de son actuelle présidente qui aimerait arrêter d'entendre toujours chantés les refrains sur "le détail de l'histoire" que constitueraient les camps de concentration ou encore plus ou moins toutes les déclarations antisémites et racistes de son père.

Si officiellement la chose n'est pas encore annoncée, notamment par égard pour le président d'honneur qui y est résolument opposé, en interne la procédure de changement de nom est en marche. Dès janvier dernier, Louis Aliot, numéro 2 du parti, a déjà, et en toute discrétion, déposé le nom de "rassemblement national" auprès de la NPI. Un évènement qui ressemble fort à une tentative de ravalement de façade pour attirer les élus de la droite républicaine désireux de ne pas se faire balayer de l'échiquier politique.

Le signe qui ne trompe pas c'est naturellement la nouvelle étiquette donnée aux candidats du FN pour les prochaines législatives : le rassemblement bleu marine, qui a vocation à étendre le succès de la présidentielle en s'appuyant sur l'image de Marine Le Pen, plus populaire auprès des militants et sympathisants que des cadres ou candidats souvent inconnus au bataillon. Si Nicolas Sarkozy perd le 6 mai prochain, les responsables actuels du FN pourraient bien accélérer cette démarche et vite remplacer le nom de leur parti pour ainsi devenir la force d'opposition déterminante pendant les cinq années à venir. Un changement de forme qui ne masque cependant rien aux persistantes idéologiques de fond....