France Politique

Présidentielle : cinq candidats passent leur grand oral.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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AFP/Thomas Samson

Hier soir ce fut au tour des cinq derniers candidats de défiler sur le plateau de France2, dans une ambiance nettement plus détendue que la veille.

 

Après la première version de mercredi soir, ce sont les cinq candidats restants qui ont passés leur grand oral sur le plateau de France2. Dans l’ordre, François Bayrou, Jacques Cheminade, Nicolas Sarkozy, Nathalie Arthaud et Jean-Luc Mélenchon ont ainsi défilé devant les journalistes pour s’expliquer sur leurs programmes et répondre aux diverses questions politiques, sans plus d’éclat que dans l’émission de la veille.

Pour François Bayrou qui inaugura l’émission, le thème principal de son intervention fut son leitmotiv du « produire en France », qu’il tenta d’expliquer une nouvelle fois. « Tout ce que nous bâti pour que notre pays ait un haut niveau de soutien à ceux qui en ont besoin est menacé. Tout se tient : l’explosion du chômage, la baisse du pouvoir d’achat, l’endettement sont les fruits du même arbre : on ne produit plus en France » a ainsi martelé le centriste, sûr de son fait, mais avare de développements.

Refusant une nouvelle fois de se prononcer avant le premier tour, le député béarnais a également répété sa volonté de « baisser la dépense publique chaque année du montant de l’inflation » et se montre en faveur d’une reconnaissance du vote blanc car « c’est un acte civique d’aller dans l’isoloir et de dire : l’offre publique ne me convient pas ».

Vint ensuite Jacques Cheminade, candidat le plus farfelu, et en face de qui les journalistes eurent bien du mal à trouver des angles d’approche et à rester sérieux. Clamant sa sympathie pour François Hollande, le candidat aura surtout parlé de son programme spatial et critiqué la BCE et les banques qui « ne servent pas à l’économie. Ces banques n’y croient pas. Comment peut-on dire que le système marche et que la crise financière est finie ? ».

Presque anecdotique, cette intervention fut suivie de celle, bien plus attendue, de Nicolas Sarkozy, tendu à l’extrême hier soir et qui se défoula bien méchamment sur les journalistes en face de lui. Interrogé sur ses propos des derniers jours accusant François Hollande de vouloir transformer la France en nouvelle Grèce, le candidat s’est défendu par un « est-ce que je dramatise ? A l’évidence non. Il y a eu 4 années de crise. Ces crises ont marqué durablement la marche du monde. On ne peut pas faire en France comme si ça n’existait pas ».

Dans la même veine, le candidat UMP a réfuté avoir perdu le triple A car « il faut que deux des trois agences aient abaissé la note », raisonnement totalement faux par ailleurs. De plus, il attribue l’abaissement de la note française par Standard&Poor’s à une mauvaise estimation de la réduction des déficits par la Cour des Comptes…dirigée par un socialiste.

Le moment le plus virulent fut cependant celui où il attaque violemment Eva Joly à qui « je n’ai pas à répondre (…) c’est l’amie de François Hollande » et dont il dénonce « les ragots, médisance, méchanceté, volonté de détruire et de nuire » auxquels il oppose « le plus cinglant mépris ». Mais il ne répond toujours pas sur les affaires judiciaires en cours qui l’encerclent.

Enfin, il aura une nouvelle fois ouvert la porte à François Bayrou, appelant de ses vœux à « un grand rassemblement d’union nationale. C’est ce que j’ai fait en 2007 le devoir du président c’est de ne pas s’enfermer ».

C’est ensuite Nathalie Arthaud qui lui succéda. Plus véhémente que Philippe Poutou, elle recueillit néanmoins moins de succès et suscite même la controverse en fin d’intervention en justifiant sa phrase comparant Gaza à « un camp de concentration en ciel ouvert », dénonçant « les amalgames. Les camps de concentration ne sont pas une spécialité de l’Allemagne nazie. La France en a connu, où on a enfermé des militants espagnols ».

Parlant ensuite des « patrons voyous » qui ne respectent pas, entre autres, la règle de la parité, Nathalie Arthaud a réitéré sa volonté de les mettre en prison, et a même brandi la loi du code du travail qui justement prévoit un tel sort. « Je suis pour contraindre tous ces patrons voyous, et oui, pourquoi pas la prison. Ils violent la loi, sur l’égalité professionnelle par exemple…J’ai déclenché un tollé, certains de vos confrères ont dit que c’était grotesque. Mais le plus drôle dans cette histoire c’est que la loi, et l’article L 11 46 1 prévoit la prison justement. C’est révélateur : la réaction a été de dire que c’était grotesque. Mais ça prouve que vous êtes tous à leur pied, que les patrons des grands groupes sont intouchables ».

L’émission se conclut enfin avec Jean-Luc Mélenchon qui, étonnamment, fut le seul candidat à ne pas s’énerver contre les journalistes. Arborant un immense sourire, peut-être dû aux derniers sondages, il a de nouveau expliqué son concept de sixième république, attaqué « la finance internationale [qui] va attaquer la France ». « Nous arrivons dans la saison des tempêtes. Il ne suffit pas de dire que la finance est son ennemie » a prévenu l’ancien sénateur socialiste, dénonçant également le nouvel instrument financier qui va arriver sur les marchés lundi prochain et qui permettra aux traders de spéculer plus facilement contre la dette française.

Pour finir, il a plaidé pour que la BCE puisse prêter aux états comme elle le fait avec les banques, et s’il faut que la France élève la voix auprès des autres gouvernements européens, cela ne le dérange absolument pas.







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