Les magistrats condamnent Nicolas Sarkozy, qui le leur rend bien.

Cet après-midi, le principal syndicat de la magistrature a dressé un brûlant réquisitoire contre le bilan judiciaire du quinquennat Sarkozy intitulé « les heures sombres », et qui fait deux reproches principaux : la tentative de mettre la justice sous les ordres de l’exécutif et la multiplication de lois inutiles.

Le bilan est composé de sept points : les pressions sur la magistrature, les lois restreignant le pouvoir d’appréciation des juges, les réformes pénales sans cesse modifiées, la réforme de la carte judiciaire et les ressources humaines très mal gérées. Le cas Philippe Courroye est d’ailleurs, pour le syndicat, le cas emblématique de ce malaise de la justice et des « méthodes éprouvées de verrouillage de l’action publique dans les dossiers sensibles ».

Sont également dénoncées la restriction de l’accès des juges aux affaires d’état et l’introduction de jurés populaires dans les tribunaux correctionnels. Et si ce n’est pas une consigne de vote, assure le syndicat, c’est en tout cas une claire indication à ne pas voter pour Nicolas Sarkozy. Mais ce dernier n’y trouvera sans doute de problème, dans la mesure où depuis cinq ans, il ne cesse de conspuer la profession et de tenter de limiter ses prérogatives.