Présidentielle : Nicolas Sarkozy drague l'extrême-droite
Publié le Par Jennifer Declémy
En déplacement dans le Var, et après avoir dragué François Bayrou toute la semaine, Nicolas Sarkozy s'attaque aux électeurs du FN qu'il veut absolument récupérer pour espérer l'emporter.
Pour Nicolas Sarkozy c'est un enjeu crucial : il a absolument besoin des électeurs centristes ET d'extrême-droite s'il veut l'emporter contre François Hollande, qui lui bénéficie de reports de voix exceptionnels. Aussi en déplacement dans le Var aujourd'hui, le chef de l'état en campagne drague les électeurs d'extrême-droite, en tapant sur la gauche.
L'argument principal qu'il a trouvé consiste à dire que voter FN équivaut à voter socialiste et à leur donner tous les pouvoirs. "Je veux parler à ceux de nos compatriotes qui se sont sentis si désemparés qu'à un moment donné, ils se sont dit que la seule liberté qu'il leur restait c'était de dire non. Leur souffrance, je la comprends, mais le vote pour le Front National augmentera ces souffrances, il ne les résoudra pas", a-t-il déclaré, vantant ses propres mérites sur l'immigration, et en fustigant les "leçons de morale" de la gauche sur ce sujet.
"Ce sont des sujets très sérieux qui, s'ils ne sont pas traités par les républicains, seront alors déformés par ceux (..) qui ne connaissent que le mot haine et le mot peur" a ensuite martelé celui qui désormais emploie le même argumentaire et vocabulaire que l'extrême-droite, sans aucune honte, poussé par son gourou Patrick Buisson qui est un ancien d'extrême-droite justement. Durant son discours il a donc enfourché le discours traditionnel du FN, fustigeant cette immigration qui viendrait en France uniquement pour profiter des prestations sociales et des avantages de notre système.
"J'ajoute que les leçons de morale données par ceux qui mettent leurs enfants dans des écoles protégées, je ne les accepte pas. Je n'accepte pas des leçons de morale sur l'immigration par ceux qui habitant boulevard Saint-Germain" a-t-il également martelé, oubliant que lui-même vivait entre le pavillon de la Lanterne (à proximité de Versailles) et le XVIe arrondissement et que dans les écoles privées qu'il attaque, les trois-quarts des familles y mettant leurs enfants votent à droite. Un oubli, sûrement, et pas du tout une tentative de se poser en candidat du peuple contre les élites bien-pensante qui est l'apanage de l'extrême-droite et de Marine Le Pen...
Claudec
07/04/2012 19:20
Le PS peut en effet être inquiet de n'avoir pas su jouer sur les deux tableaux (PC & FN) comme avait su le faire Mitterrand, en roulant d'ailleurs le PC dans la farine.
Autres temps autres mœurs.
N'est-ce pas le contrecoup du succès d'un Mélenchon, allant bien au-delà de ce qu'escomptait le PS ?
Cela dit, pourquoi la droite n'accueillerait-elle pas les électeurs du FN, dès lors que ce serait librement et sans tractations ni concessions à l'extrême droite, contrairement à celles auxquelles se livre le PS avec tout ce qui veut bien y consentir.