Présidentielle : François Hollande s'immerge dans les banlieues.
Publié le Par Jennifer Declémy
LP/Olivier Arandel
Pendant trois jours le candidat socialiste a décidé de parcourir les banlieues pour remobiliser cet électorat majoritairement à gauche. Et l'accueil, jusqu'à présent, est très bon.
C'est un drôle de pari que s'est lancé le candidat socialiste, François Hollande, que de s'immerger, pendant près de trois jours, dans des banlieues qui n'intéressent pas beaucoup de candidats durant cette campagne présidentielle. Alors qu'il y a cinq ans ces quartiers s'étaient massivement mobilisés pour Ségolène Royal, aujourd'hui la gauche et son candidat doivent faire leur mea culpa et séduire à nouveau ces électeurs qui se sentent abandonnés de tous.
Hier dans la banlieue lyonnaise de Vaulx-en-Velin, aujourd'hui dans la région parisienne, et notamment dans l'Oise, à Creil, avant de remonter. Hier soir à Creil le député de Corrèze a eu le droit à un accueil digne d'une rock star, suscitant des bousculades autour de lui alors qu'il descendait du train, puis suivi par une foule de plus de 1 000 personnes acquises à sa cause. Un accueil surprenant quand on sait que ces banlieues ont pour le moment l'intention de s'abstenir en masse. Phénomène que le socialiste veut surtout empêcher, et on l'aura entendu plus d'un fois marteler "n'oubliez pas de voter ! De l'autre côté ils espèrent l'abstention !".
Mais au-delà des foules qui l'ont accueilli, agréablement surprise de voir un candidat qui a des bonnes chances de l'emporter, venir leur rendre visite, François Hollande multiplie également les tables rondes avec associations et habitants, à qui il promet de ne surtout pas les oublier, s'il arrive au pouvoir. Mais s'il veut les aider, il prévient d'ores et déjà que cela ne sera pas sans contreparties car "vous avez maintenant votre devoir à faire (...) Allez auprès de ceux et celles qui se résignent, se découragent, renvoient gauche et droite dans le même mouvement de rejet et de refus de l'acte civique" répéte-t-il, inlassablement. Car le socialiste en est convaincu : c'est cet électorat qui peut garantir sa victoire.
Après Vaulx-en-Velin et Creil, le candidat prévoit de se rendre aujourd'hui aux Ulis, à Aubervilliers, Clichy-sous-Bois et Aulnay-sous-Bois. Des quartiers difficiles où Nicolas Sarkozy ne pourra pas se rendre d'ici le second tour, tant l'accueil lui serait hostile et les images désastreuses pour un candidat en campagne. Un fait que n'a pas hésité à souligner avec gourmandise le socialiste qui lui rappelle qu'il peut se rendre partout en France, et y être très bien accueilli. Un fait qui pourrait très bien faire la différence le 06 mai prochain.