Présidentielle : Sarkozy tacle tous ses adversaires sauf Bayrou.
Publié le Par Jennifer Declémy
Michel Euler/Sipa
En meeting hier à Caen, Nicolas Sarkozy s'est déchaîné contre ses adversaires qu'il a insulté à tour de rôle, sauf cependant François Bayrou dont les électeurs sont la cible numéro un du candidat.
Il ne lui reste que deux semaines pour renverser la donne, et l'inquiétude de Nicolas Sarkozy commence à se ressentir lors de ses meetings. Hier soir, il était à Caen, dans un département plutôt de gauche ou de centre-gauche, jamais facile pour la droite, notamment la droite très dure qu'il représente désormais. Devant 5 000 personnes cependant, il a chargé son adversaire socialiste comme jamais, ne renâclant sur aucune attaque possible.
"Ils m'avaient oublié, mais je suis de retour, ça fait plaisir de les voir se réveiller avec la migraine" a fanfaronné le président candidat, toujours donné largement perdant au second tour qui a donc tapé sur ses cibles habituels hier : journalistes, syndicats, socialistes et toutes ces "élites" qui sont contre lui. Et il a même taclé Eva Joly hier soir, lui qui n'en parlait quasiment jamais, parlant du "sectarisme" de la candidate et déclarant "refuser toujours une écologie qui tourne le dos au progrès".
"Vous voulez la gauche ? Et bien vous aurez la Grèce et l'Espagne. Voilà la vérité" a-t-il également martelé, vantant son propre bilan et programme qui est sensé ramener le déficit budgétaire à zéro en 2016 et améliorer la situation des cinq millions de chômeurs et huit millions de pauvres de la société française.
Niveau nouveauté également, le président sortant a tapé sur Jean-Luc Mélenchon, qu'il admirait pourtant il y a encore quelques jours, en s'adressant aux électeurs du centre directement et en leur demandant "qu'avez vous de commun avec Jean-Luc Mélenchon, avec ceux qui prônent la haine, le déficit, qui nient toutes les réalités de la vie ?". Et d'ailleurs François Bayrou fut soigneusement ignoré hier soir, l'UMP gardant l'espoir que ce dernier les rejoigne entre les deux tours. Mais le président compte aussi sur les voix du FN, pas seulement en reprenant les idées d'extrême-droite mais en s'adressant aux électeurs, qu'il dit comprendre, mais qu'il veut prévenir : voter FN, c'est favoriser la gauche. Comme en 2002 par exemple....