L'UMP a aussi des horaires communautaires aux piscines.
Publié le Par Jennifer Declémy
Nicolas Sarkozy et ses sbires dénoncent depuis des mois les aménagements d'horaires de piscines qui existaient à Lille il y a quelques années, mais l'accusation devient plus difficile quand on apprend que le trésorier même du parti a fait la même chose.
C'est un argument que les socialistes ne vont sûrement pas manquer de renvoyer au bond. Alors que Martine Aubry se fait depuis des mois incendier par l'UMP et le président-candidat dans chacun de ses discours, l'on vient d'apprendre que Dominique Dord, trésorier du parti majoritaire, et maire d'Aix-les-bains, a mis en place le même système, et ce depuis des années.
Depuis des mois maintenant l'UMP crie au communautarisme qui serait en vigueur à Lille, à cause des aménagements d'horaires réservées aux femmes qui existaient dans les piscines, et que François Bayrou a d'ailleurs défendu cette semaine. Or, Dominique Dord fait la même chose au centre nautique de sa ville qui réserve un créneau horaire à l'école confessionnelle juive de la ville. C'est cependant la seule école à bénéficier d'un tel privilége qui, en plus, sépare filles et garçons et dispose donc de deux créneaux horaires.
L'UMP ne trouve cependant rien à redire à cette atteinte à la laïcité, même si l'élu en question dit "comprendre qu'elle puisse faire débat". Sébastien Huyghe, élu du Nord qui amena sous les projecteurs cette affaire lilloise, explique lui que "Dominique Dord n'est pas en tort car ce n'est pas lui qui organise cet aménagement d'horaires qui sépare les garçons et les filles, c'est une école privée confessionnelle, qui n'est donc pas soumise au respect de la laïcité comme le sont les écoles publiques".
Deux poids deux mesures ? Apparemment oui, d'autant plus que la polémique initiale concerne un aménagement d'horaires lillois...réservé aux femmes souffrant de surpoids. Aucune mesure communautaire donc même si le concept a été dévié par certains. Et d'ailleurs l'UMP se divise aujourd'hui cette question, certains admettant que la situation d'Aix-les-bains n'est pas normale.