Sarkozy nie toute implication dans l'affaire Bettencourt.
Publié le Par Jennifer Declémy
AFP/François Guillot
Contres les indices qui s'accumulent et les soupçons même du juge, Nicolas Sarkozy continue à nier en bloc être impliqué dans l'affaire Bettencourt.
Même s'il a été mis en examen à deux reprises par le juge Jean-Michel Gentil en février dernier, Eric Woerth continue à recevoir la confiance du chef de l'état qui nie toute implication dans l'affaire Bettencourt. Il l'a répété ce matin au micro de RTL.
"Les comptes de ma campagne de 2007 ont été vérifiés par la commission des comptes de campagne, par le Conseil Constitutionnel et n'ont fait l'objet d'aucune espèce de contestation, aucune, en cinq ans. C'est une première, personne ne les a jamais contestés!" s'est-il exclamé sur les ondes, répétant le même refrain que celui qui prévaut à l'UMP depuis quelques semaines. Ce qui n'est pas tout à fait exact par ailleurs : primo, un juge est actuellement en train de les contester, et l'affaire traine depuis deux ans déjà. Secondo, la commission nationale qui vérifie les comptes de campagne n'est pas ce qu'il y a de plus fiable, ses vérifications portent sur des élèments partiels, à savoir les comptes que lui font parvenir les candidats et des estimations/approximations déduites des meetings ou des interventions, des dépenses que l'on peut raisonnablement déduire après la campagne. Tertio, la fiabilité du Conseil Constitutionnel est toujours à prendre avec des pincettes quand on se souvient de 1995, des deux comptes de campagne visiblement frauduleux et quand même validés, comme l'avoue lui-même Roland Dumas, ancien président du Conseil à cette époque.
Néanmoins le président-candidat persiste et signe, et renouvelle sa confiance à son ancien trésorier. En revanche, il n'a pas hésité à charger François Hollande, concernant les affaires Guérini et Dalongeville, rappellant avec plaisir que son rival a été premier secrétaire du PS pendant dix ans et donc qu'il devait être au courant à l'époque, ce qui visiblement l'indigne et lui permet de montrer qu'il existe "deux poids deux mesures" dans la presse. Apparemment, pour Nicolas Sarkozy, une double mise en examen de son ancien ministre et de très forts soupçons sur sa culpabilité à lui sont équivalentes à deux scandales touchant des fédérations socialistes...