Présidentielle : Philippe Poutou, un ouvrier en campagne.
Publié le Par Jennifer Declémy
Il a obtenu ses 500 signatures de justesse et son objectif aujourd'hui est de s'imposer dans la campagne et se faire connaitre des français. Portrait d'un ouvrier parti à l'assaut de l'Elysée.
Il est le successeur du charismatique Olivier Besancenot mais jusqu'à présent il a eu beaucoup de mal à émerger dans la campagne présidentielle. Philippe Poutou, ouvrier à l'usine Ford dans la vie, représentera le NPA lors de ce scrutin 2012. Il est actuellement crédité de 0,5% d'intentions de voix.
Agé de 44ans, l'ouvrier a eu du mal à rentrer dans la campagne, encore inexpérimenté face aux médias et la pression politique. Son premier passage dans l'émission de Laurent Ruquier en octobre dernier avait d'ailleurs illustré une grande nervosité du candidat face à des journalistes tatillons et un présentateur vachard. Cependant, au fur et à mesure que la campagne a avancé, Philippe Poutou a gagné en assurance, se permettant même de moucher, il y a quelques semaines, la porte-parole de Nicolas Sarkozy sur France2 avec sa formule mordant "s'il est le candidat du peuple moi je suis le candidat du CAC40". Dépeint comme timide et effacé, il est apparu critique et offensif ce soir-là, avouant lui-même commencer à trouver le bon rythme.
Le candidat ouvrier avait déjà une petite expérience de la politique, il s'était présenté aux législatives et aux régionales sous l'étiquette LCR, mais jamais élu. Et c'est en mai 2011, quelques semaines après l'annonce par Olivier Besancenot qu'il ne se représenterait pas, qu'il a été désigné par son parti pour être son candidat, sur fond de divisions et de tensions.
A ceux qui s'appuient uniquement sur son métier d'ouvrier, Philippe Poutou explique "je ne suis pas le charlot des temps modernes. Le but n'est pas uniquement de représenter l'ouvrier d'usine, mais aussi les infirmières, les ASH, tous ceux d'en bas". Et dans sa besace figurent les traditionnelles propositions du NPA, comme l'interdiction des licenciements, la réduction du temps de travail ou la retraite à 60ans.
S'il a déjà affirmé que 2012 serait sa seule et unique expérience présidentielle, Philippe Poutou compte sur l'égalité des temps de parole pour gagner en notoriété et en médiatisation et ainsi grimper dans les sondages. Pour autant, le score des 4% d'Olivier Besancenot en 2002 semble un objectif quelque peu inaccessible.