Présidentielle : l'impossible débat
Publié le Par Un Contributeur
dr (dessin du Mulot : Jacques Terpant)
Ses adversaires politiques se lamentent en chœur : Emmanuel Macron est candidat à sa réélection, mais refuse le débat.
Rappelons, d'abord, que, sous la Ve République, un président en exercice n'engage le fer qu'au second tour d'une élection présidentielle, si, bien sûr, il y accède, ce qui n'est pas écrit, même si semblent l'indiquer des sondages dont, à ParisDépêches, comme à Ouest-France et selon certains experts en sociologie électorale, nous avons dit tout le mal qu'il fallait en penser.
La frustration de certains, côté LR notamment, ne doit pas conduire à la remise en cause de la légitimité d'un mandat. Le président du Sénat, qu'on a connu plus intelligent dans le passé, a voulu la contester d'avance alors que les électeurs ne se sont pas encore déplacés. Gérard Larcher s'est tiré une flèche dans le pied. Il en a reçu une autre en pleine tête : "Un président du Sénat ne devrait pas dire ça !", lui a lancé Emmanuel Macron, avec un clin d'œil à l'ouvrage (dévastateur) de Gérard Davet et Fabrice Lhomme qui visait François Hollande, un autre "ami" de l'actuel hôte de l'Élysée.
Tout aussi grave : les débats que les Français ont eu la possibilité de regarder sur leurs écrans de télé n'ont été, pour l'heure, que de lamentables pugilats. Que doit-on retenir de l'affrontement Pécresse-Zemmour ou, plus récemment, du combat Jadot-Zemmour ? Des animateurs, pourtant habitués aux estocades dans l'arène politique, se retrouvent débordés et finissent désespérés devant le spectacle offert. Il va y en avoir d'autres comme cela ?
Halte au feu ! Imagine-t-on un président de la République, en charge d'une grave crise mondiale, reposer le téléphone avec Poutine pour encaisser en direct les objurgations de candidats qui ne maîtrisent pas leurs nerfs et font leur show médiatique. Moyennant quoi, du reste, ils montreraient sans doute qu'ils n'ont pas la stature… présidentielle.
Le Mulot, qui, avec les interviews des uns et des autres et en lisant attentivement les programmes, saura débattre avec lui-même avant d'aller voter.