Le président de la République avait déjà dû faire machine arrière face à la pandémie et, le 31 mars, annoncer un troisième confinement, en admettant que le virus était devenu le maître des horloges, et pourtant il tente un nouveau pari : déconfiner à la mi-mai.

Le problème est que le virus prend son temps et que sa décrue n'est toujours pas nette à moins de quinze jours de la libération promise. La situation sanitaire est jugée "contradictoire" ou "fragile" par les épidémiologistes et Olivier Véran lui-même. Dans les hôpitaux, on  compte encore environ 30 000 malades de la Covid, dont près de 6 000 en réanimation. La tension reste très forte et les personnels de santé s'alarment d'un relâchement trop précoce. L'accélération de la vaccination ne saurait suffire, selon beaucoup de spécialistes, à freiner brutalement l'épidémie.

_{^{Risque énorme}}

Le risque est donc énorme. Emmanuel Macron pourrait-il, in fine, remettre son plan de déconfinement dans les cartons de l'Élysée ? Difficile à imaginer tant l'espoir de la reprise progressive d'une vie normale a infusé dans l'opinion. Encore plus difficile lorsque les chaînes de télé montrent d'enviables allégements de restrictions dans les pays voisins.

Mais s'il persiste dans sa volonté de respecter le calendrier annoncé et que le virus résiste, voire reprend de la vigueur, il se retrouvera à nouveau dans une impasse et les Français avec !

Un quatrième confinement serait terrible à l'approche des grandes vacances et de l'été. L'opinion se retournerait définitivement contre lui et les oppositions, déjà en marche pour la présidentielle de 2022, sonneraient l'hallali d'un macronisme aux abois dans ses projets de réforme (chômage, retraites...).

Qui veut être dans la peau de Macron ?

Patrick Béguier, journaliste et écrivain.