Affaire Mila : Nicole Belloubet a dit une grosse bêtise
Publié le Par Fabrice Bluszez
Europe1 (copie d'écran)
Cela était déjà arrivé avec d'autres : ne pas connaître le droit, au plus haut niveau de l'Etat. Nicole Belloubet, ministre de la Justice, s'est vautrée en abordant le cas de Mila.
La lycéenne de l'Isère, âgée de 16 ans, avait déclaré sur Instagram :
« Je déteste la religion, le Coran est une religion de haine, l’islam c’est de la merde.... Je dis ce que je pense, putain. Je suis pas raciste, pas du tout. On peut pas être raciste d’une religion. J’ai dit ce que je pensais, j’ai totalement le droit, je regrette pas du tout... Il y a des gens qui vont encore s’exciter, j’en ai rien à foutre... Votre religion, c’est de la merde, votre Dieu je lui mets un doigt dans le trou du cul, merci au revoir. »
Nicole Belloubet, abordant le sujet sur Europe 1 a bien commencé mais a très vite dit une grosse bêtise (vidéo sur le tweet de Waleed Al-Husseini, ex musulman cisjordanien en exil)...
Bonjour @NBelloubet , au train où vont les choses, ne serais-je pas bientôt arrêté, jeté en prison et torturé comme je l'ai déjà été en Cisjordanie pour blasphème? #Belloubet pic.twitter.com/50nO2Gk25q
— Waleed Al-husseini (@W_Alhusseini) January 29, 2020
L'insulte à la religion n'a rien à voir avec la liberté de conscience
Là où la ministre de la Justice se trompe, c'est quand elle évoque la liberté de conscience. En démocratie, telle que nous l'entendons, elle est totale. Elle est garantie par la Constitution. Que le citoyen chrétien, musulman ou bouddhiste ou athée soit insulté, que son dieu le soit, cela n'entame en rien sa liberté de conscience. L'Etat la lui garantit. Il peut croire ce qu'il veut malgré les critiques ou les insultes... Même si la république défend la tolérance, un(e) citoyenne qui pense que l'islam ou le bouddhisme, c'est de la merde, a le droit de le dire. Même si on peut souhaiter une critique plus construite, éclairée par un savoir. L'athéisme est mieux défendu par Michel Onfray, par exemple.
L'avocat Richard Malka a réagi.
« Ce que dit la ministre de la Justice est parfaitement inepte... Toute la jurisprudence française en la matière dément ses propos... Jamais un seul juge français n’a reconnu que des propos, même vulgaires, même injurieux, envers une religion ou des symboles religieux pouvaient constituer une "atteinte à la liberté de conscience". Jamais ! »
Richard Malka a défendu Charlie Hebdo et défendra Mila. Il avait expliqué pourquoi, en vidéo sur LCI...
“Je n’ai pas entendu une association des droits de l’homme protester” [contre ce qui arrive à #Mila ] , le coup de gueule de Richard Malka ..pic.twitter.com/YTmPNpuTJk
— François Momboisse (@fmomboisse) January 28, 2020