Les groupes Colère se lèvent
Publié le Par Fabrice Bluszez
Média40
Les groupes Colère ont manifesté, ce samedi 17 février, dans plusieurs départements. Des petits groupes, 200 à 300 personnes exaspérées par les taxes et la pauvreté...
Ce qui a mis le feu aux poudres, c'est la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes secondaires. Contre quoi la Fédération française des motards en colère (FFMC) et des associations d'automobilistes avaient lancé les premières manifestations. Mais dans les groupes Colère, la contestation est plus large, et dans chaque groupe "Colère + dpt", on parle d'impôts, de pouvoir d'achat, de taxes, de politiciens coûteux...
La manifestation à Mont-de-Marsan (Landes). Le mouvement Colère se dit "apolitique" voire "contrepolitique" (photos Media40).
Ce samedi 17 février, c'était le grand jour : "On bloque tout", avait lancé Leandro Antonio Nogueira, depuis la Dordogne. Il a créé les groupes sur Facebook département par département et voulait en garder le contrôle. Ça a fâché. Il les a voulu "fermés" et non pas publics (on s'attaquait à l'Etat, il fallait un peu de secret). L'audience a forcément été limitée. Il se défiait aussi de la presse, passant de l'insulte à la menace, un état d'esprit qui persiste et sans porte-parole local, en refusant de répondre aux questions, les groupes Colère restent peu connus. Depuis, le leader est en prison, pas pour avoir fomenté une révolte, mais selon une administratrice du groupe : pour "conduite sans permis et refus d'obtempérer". Mensonge que la préfecture de Dordogne a rectifié : pour "escroquerie et autres faits de délinquance". Cela reste flou...
Les manifestants devant l'hôtel de ville de Mont-de-Marsan (photo Media40).
Il y a donc eu environ 100 personnes à Bourges, une centaine à Agen, 200 à Chartres, 200 à Mont-de-Marsan, 4000 à Poitiers, etc... Il y en avait eu 300 environ à Mâcon, avec Colère 71000. Cela reste peu (10% au mieux) par rapport au nombre de membres sur chaque groupe Colère+dpt sur Facebook. Les informations ne sont pas centralisées. Seules la presse locale et France 3, relaient l'information... Dans les Landes, la préfecture avait obligé à une manifestation statique. Il y a eu cependant une marche, un média local, Média 40, en rend compte, et les gens parlent, expliquent pourquoi ils sont dans la rue. La vidéo dure 8'52. Media40 a sa page Facebook et son site.
Les manifestations de Colère+dpt, ayant le samedi après-midi, peuvent se confondre avec les manifestations de la FFMC qui a lancé une série d'actions s'étalant sur plusieurs week-ends. Ce samedi, une dizaine de manifestations ont eu lieu. Des motards de Colère les ont parfois rejointes, faute d'avoir le nombre pour mener un action Colère dans leur ville... La FFMC, alliée à 40 Millions d'automobilistes, l'Udelcim, la FFAC, reste sur l'angle "sécurité routière". Elle a une association, un service d'ordre et l'habitude des manifestations. Elle est aussi interlocutrice de l'Etat et reçue pour les négociations.
Une délégation de la FFMC entre à la préfecture de Charente (photo FFMC86).
Dernière heure : le groupe Facebook Colère des Landes envisage de constituer une association loi 1901, avec une cotisation de 10 €. Le début d'une normalisation ? Pas sûr, il entend aussi ne plus déclarer ses manifestations...