Législatives : la recomposition des partis
Publié le Par Fabrice Bluszez
Gpesenti
L'élection présidentielle a bousculé les partis politiques. L'échec sur le chômage élimine le PS et les républicains. L'échec électoral secoue le FN.
Après le choc de l'élimination des candidats de la Belle Alliance populaire et des Républicains-UDI puis du Front national, les partis politiques traditionnels tentent de s'adapter. Tandis que certains tentent de les fuir pour inventer autre chose.
Debout la France : Dupont-Aignan vacille
Nicolas Dupont-Aignan a renoncé à son alliance avec Marine Le Pen.Le candidat de Debout la France nie désormais s'être « rallié » et oublie qu'il avait été désigné comme Premier ministre en cas de victoire de la candidate du Front national. Les deux partis iront aux législatives séparément, Debout la France présentant des candidats partout, tout comme le Front national. Plusieurs dirigeants ont déjà signé une lettre de défiance quant à la gestion de Nicolas Dupont-Aignan.
Front national : l'émiettement
Marine Le Pen a perdu sa nièce et une grande partie de sa crédibilité dans la bataille. Le départ de Marion-Maréchal-Le Pen, longtemps unique députée FN, qui a annoncé le 9 mai vouloir quitter la politique, marque un conflit interne. Elle était pour la sortie de l'euro. La « transformation » du FN annoncée par Marine Le Pen pourrait avoir lieu lors d'un congrès en fin d'année ou début 2018. Marine Le Pen se présenterait néanmoins aux législatives à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais). Florian Philippot, lui aussi pour la sortie de l'euro, a créé une association : les Patriotes. Comme un écho à la naissance de l'Union des Patriotes, fruit d'un rassemblement autour des comités Jeanne de Jean-Marie Le Pen, de Civitas (catholique) et du Parti de la France de Carl Lang. Le président sera Patrick Hays, ancien FN passé aux comités Jeanne.
Les Républicains : le navire a une voie d'eau
La nomination de Bruno Lemaire , 48 ans, ancien ministre de l'Agriculture, comme ministre de l'Economie et Gérald Darmanin , 34 ans, vice-président de la région Hauts-de-France, comme ministre de l'Action et des Comptes publics a provoqué leur exclusion. Aux législatives, des candidats des Républicains seront présentés dans leurs circonscriptions. Le cas d'Edouard Philippe, exclu lui aussi, avait déjà inquiété mais l'hémorragie s'est arrêtée là. Le candidat François Fillon avait obtenu 20% des voix au premier tour. C'est sur cette base que la droite espère obtenir aux législatives une majorité à l'Assemblée et une cohabitation...
Parti socialiste : redémarrer à 6%
L'échec de Benoît Hamon a provoqué un séisme, pas encore la scission attendue. Manuel Valls s'est quasiment exclu lui-même en annonçant vouloir soutenir En Marche, qui le lui rend en n'opposant personne dans sa circonscription d'Evry (Essonne). Martine Aubry, Christiane Taubira et Anne Hidalgo ont lancé un mouvement politique qui s'appelle dès Demain, et qui se veut « un grand mouvement d’innovation pour une démocratie européenne, écologique et sociale ». A 6,36% des voix au premier tour de la présidentielle, le Parti socialiste ne pourra compter que sur l'assise locale de ses candidats.
France insoumise et PC vivront séparés
Il n'avait pas réagi immédiatement au résultat du 1er tour de la présentielle, tardant à appeler au vote Macron contre Le Pen, Jean-Luc Mélenchon n'a pas voulu non plus commenter le premier ministère d'Edouard Philippe. La France insoumise (19,58% des voix au 1er tour de la présidentielle) qui apparaissait comme la mieux placée pour « incarner la gauche » a perdu du terrain dans ces atermoiements. Jean-Luc Mélenchon a tout intérêt à laisser le gouvernement engager des premières mesures pour se présenter comme une opposition crédible, devant le PS. A ce jeu, le Parti communiste qui avait rallié la France insoumise est le grand perdant. Seuls quelques-uns de ses 484 candidats aux législatives ne se verront pas opposer de candidat de la France insoumise... La constitution d'un groupe à l'Assemblée, avec au moins 15 députés, sera difficile.
Marie-George Buffet, candidate du Parti communiste, a commencé sa campagne. Ici, à Dugny (Seine-Saint-Denis).