Présidentielle : le Medef fait ses propositions
Publié le Par Jennifer Declémy
Reuters/Gonzalo Fuentes
C'est au tour du patronat d'intervenir dans le débat présidentiel. Laurence Parisot livre aujourd'hui les pronostics économiques et les propositions présidentielles de son syndicat.
Il n'y a aucune surprise dans les propositions présidentielles version 2012 du Medef : réduction des dépenses publiques, ouverture des frontières économiques et flexibilité/convertitibilité de la monnaie.
C'est durant une conférence de presse innovante, avec écran géant et livre numérique intitulé "besoind'aire" que la patronne des patrons aura dégainé ses mesures et ses "23 axes pour une compétitivité équitable". Le verdict est donc que "les entreprises ont besoin d'air et d'espace". Il leur faut donc "une Europe fédérale, celle des Etats-Unis d'Europe", "une doctrine européenne économique claire" et la création "d'un commissaire à l'économie et aux finances, véritable ministre présidant Ecofin". Concrètement le patronat préconise "de finaliser les harmonisations techniques fiscales et juridiques avec un brevet unique valable dans toute l'Union Européenne et un socle social".
C'est donc tout naturellement que le Medef s'oppose fermement au protectionnisme prôné par plusieurs candidats. Au contraire il réclame une "gouvernance mondiale" car "lutter contre les abus du monde de la finance, comme beaucoup le demandent, nécessite un travail à l'échelle mondiale".
De même, Laurence Parisot déclare que "la France ne retrouvera la croissance forte et durable qu'à condition aussi de s'engager résolument sur les nouveaux marchés comme l'économie numérique (...) il est impératif de construire une trajectoire budgétaire excédentaire à partir de 2016 ce qui passe par l'adoption d'une règle d'or au niveau constitutionnel et une stratégie de redressement des comptes publics qui privilégie la réduction des dépenses plutôt que la hausse des prélévements". Dans la même veine, elle se dit favorable à la poursuite de la politique de non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux, mais en l'étendant aux collectivités locales et en passant au non-remplacement de deux fonctionnaires sur trois.
Enfin, le patronet met l'accent sur le dialogue social ainsi qu'à "l'autonomie des partenaires sociaux", mais aussi sur l'employabilité des salariés. Prônant la suppression des charges fiscales pesant sur les entreprises concernant la formation, le Medef propose de moduler les taux de cotisations des assurances-chômage en fonction des investissements consentis par les entreprises pour développer l'employabilité de leurs employés. Quant aux 35heures, comme le préconise Nicolas Sarkozy il faut les enterrer avec des accords par branches.