Présidentielle : les députés UMP ne veulent pas de la TVA sociale
Publié le Par Jennifer Declémy
Ce n'est pas la première fois qu'un couac de la sorte survient dans la majorité : simple accident ou acte manqué révélateur d'une discorde entre le Président et sa majorité parlementaire?
L'UMP dénoncent les petites manoeuvres des socialistes, la gauche rigole de ce mauvais départ d'une réforme que le chef de l'état voulait pourtant emblématique de sa fin de quinquennat. Alors certes le parti socialiste y aura été avec de gros sabots, avec ses députés qui à la dernière minute change de commission, mais l'UMP ne peut pas oublier une règle essentielle : dans la commission de finance, le PS est minoritaire. S'ils ont donc réussi à rejeter le projet de loi, c'est parce que les députés de la majorité n'ont pas occupé leurs sièges, alors que pourtant la présence en commission est obligatoire.
On se souvient d'Hadopi ou la loi sur le travail dominical : lors de ces deux débats également les socialistes avaient réussi à faire échouer un texte gouvernemental, faute de présence de la majorité. Mais hier, l'incidence a une autre connotation après les réticences publiques exprimées par plusieurs députés de l'UMP, opposés à une réforme qui pourrait vraisemblablement leur faire perdre leurs sièges.
Pour le patron des députés socialistes, Jean-Marc Ayrault, "c'est une débandade, révélateur du malaise et de l'inquiétude des députés de droite". Quant au député communiste Jean-Pierre Briard il ironise "ils votent avec leurs pieds, ils ne sont même pas là pour défendre le texte que leur a imposé Sarkozy. Ils ne veulent même plus lui servir de marchepied".
Si hier soir Christian Jacob a battu le rappel et fait en sorte que les députés UMP soient bien dans l'hémicycle pour faire leur travail, cela est néanmoins révélateur d'un problème au sein de la majorité présidentielle qui n'a même pas eu le temps d'examiner le texte. D'habitude, les membres d'une commission disposent de six semaines pour examiner un texte. Pour la TVA, ils ont eu très exactement cinq jours, autrement dit nada quand on considère que ces députés ont généralement un deuxième mandat, des obligations au sein de leur parti ou une campagne de réélection et que ce texte n'est pas particulièrement facile à aborder.
Au-delà du malaise des députés UMP qui ont visiblement peur d'un tel texte, c'est le fonctionnement même du Parlement qui est ici remis en cause : quelle utilité ont les députés s'ils sont sommés de voter des textes ficelés à la va-vite, sans qu'on leur donne le temps d'exercer leur droit d'examen et de surveillance ?