France Politique

Ecole : le plan d’action pour l’égalité filles-garçons attaqué de toutes parts

Publié le  Par Antoine Sauvêtre

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Parti socialiste - flickr

Le ministre de l’Education nationale Benoit Hamon a présenté le nouveau plan d’action pour l’égalité des sexes. Certains y voient un copié-collé du contesté ABCD de l’égalité en expérimentation, d’autres accusent le gouvernement de reculer.

Les ABCD de l’égalité avaient fait éclore deux camps : l’un suspectant le gouvernement de vouloir enseigner une prétendue « théorie du genre » aux écoliers. L’autre défendant le projet d’enseignement des valeurs d’égalité entre les filles et les garçons. L’annonce par le ministre de l’Education nationale Benoit Hamon de stopper l’expérimentation de l’ABCD et de mettre en place un nouveau plan d’action à la rentrée 2014 devait apaiser les tensions. Le ministre ayant émis le souhait que « l’école cesse d’être un champ de bataille ». Mais son plan ne satisfait personne.

Formations et outils pédagogiques

« La conclusion du rapport de l’inspection générale, c’est que le bilan des ABCD est positif », défend le ministre de l’Education nationale dans le Parisien. Pour lui, le gouvernement a pu s’appuyer sur cette expérience pour établir le nouveau plan d’action. Ce dernier consiste à former les enseignants des écoles maternelles jusqu’au lycée pour qu’ils puissent transmettre les valeurs d’égalité entre filles-garçons. D’abord en l’intégrant au programme des écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), puis en procédant à des formations continues pour les enseignants déjà en place. « Tous les enseignants, de la maternelle au lycée, vont être formés avec une priorité aux 330 000 du premier degré », affirmait le ministre ce matin sur France Inter.  
 

« Une mallette pédagogique », accessible sur internet, sera mise à la disposition des enseignants et des écoles dès le 2 septembre pour leur permettre d’être accompagné dans leur enseignement. Enfin, l’égalité filles-garçons sera incluse dans les programmes scolaires en pleine refonte mais qui ont pris un an de retard. Ces derniers devraient être mis en place à la rentrée 2016 seulement. Enfin, le gouvernement invite les établissements scolaires à « inscrire l’égalité entre les filles et les garçons dans leur projet d’établissement ou leur projet d’école, adoptés en Conseil d’école. […] Ce sera l’occasion d’impliquer les parents et leur faire partager ce projet éducatif ».


Benoît Hamon et les ABCD : "Nous allons passer... par franceinter

Les antis ABCD accusent

Ceux qui se sont élevés contre le dispositif ABCD expérimenté dans 600 écoles depuis le mois de janvier n’apprécie pas pour autant son abandon. C’est le cas de Ludivine de la Rochère, présidente de la Manif pour tous qui a largement combattu le gouvernement sur ce point.
 

« On retire le label, mais le contenu demeure, a-t-elle réagi. Il va même être inscrit dans les programmes scolaires après leur refonte. Et désormais, ce ne sont plus 600 professeurs mais quelque 30 000 qui seront chargés de diffuser ces idées. Le gouvernement prend les Français pour des crétins. La Manif pour tous sera probablement dans la rue le week-end du 4-5 octobre pour protester ».
 

Même chose du côté de Christine Boutin. La présidente du Parti chrétien-démocrate a réagi sur Twitter en des termes virulents. Elle ne croit pas à la disparition de l’ABCD.

Du côté de l’UMP, Henri Guaino a été le premier à réagir, sur I-télé. Le député des Yvelines se félicite que le dispositif ABCD « s’arrête là » mais se dit « inquiet » du « dispositif ambitieux » présenté par le gouvernement. Selon lui, « l’égalité ne doit pas glisser subrepticement vers l’identité, la similitude totale. […] C’est une escroquerie intellectuelle et morale », clame-t-il.

Les pros ABCD aussi

Ceux qui ont défendu la mise en place de l’ABCD ne sont pas en reste, accusant le gouvernement de reculer sur leur projet. Dans Le Figaro, le président de la première fédération de parents d’élèves, la FCPE, craint « que ces grandes avancées annoncées ne masquent une reculade ». Pour lui, les annonces du gouvernement ne servent qu’à « calmer une minorité d’extrémistes qui ne va pas se calmer ». Le président du syndicat national des écoles, Pierre Favre, dénonce également « un enterrement de première classe » qui « est annoncé à coup de trompette comme une grande avancée ».
 

Côté politique, le porte-parole du PCF, Olivier Dartigolles, qui lui aussi défendait les ABCD de l’égalité regrette que « face à une coalition la plus réactionnaire possible, le gouvernement a capitulé en rase campagne », avant d’évoquer « une reculade piteuse et indigne de la gauche ».
 

Le gouvernement, qui pensait apaiser les tensions en modifiant (un peu) son dispositif, a finalement réveillé de veilles critiques, et se retrouve aujourd’hui isolé.







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