Anne Hidalgo demande la démission de Yamina Benguigui du Conseil de Paris
Publié le Par Antoine Sauvêtre
UN Geneva - flickr
A peine un jour après son élection au Conseil de Paris dans le 10ème arrondissement, Yamina Benguigui fait l’objet d’une demande de démission. Elle est soupçonnée d’avoir menti sur son patrimoine.
A peine élue, déjà controversée. Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie et fraîchement élue conseillère de Paris sur la liste socialiste du 10ème arrondissement, est au cœur de la première décision d’Anne Hidalgo. La toute nouvelle maire de Paris, qui prendra officiellement ses fonctions le 5 avril prochain, a demandé à Yamina Benguigui de démissionner de son siège au Conseil de Paris.
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La raison ? Les soupçons de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique concernant la déclaration de patrimoine de la ministre. L’instance, créée après l’affaire Cahuzac, a « un doute sérieux quant à l’exhaustivité, l’exactitude et la sincérité » des déclarations de patrimoine de l’élue, déposées en 2012, 2013 et 2014. La Haute Autorité reproche à Mme Benguigui de ne pas avoir déclaré qu’elle était copropriétaire, depuis 2005, d’une société anonyme de droit belge, G2. Une information qu’elle aurait dû rendre publique dès 2008, lorsqu’elle est devenue adjointe à la mairie de Paris. En 2014, elle vend ses parts de cette société contre 430 000 euros, sans en déclarer le montant.
Démenti
La ministre dément sur tous les plans. Son avocate expliquant d’abord qu’il n’y avait « ni fraude, de quelque nature que ce soit, ni enrichissement personnel : le patrimoine de Mme Benguigui est parfaitement connu et régulièrement déclaré auprès de l’administration fiscale », justifiait Me Martine Malinbaum. Quant à la vente de ses parts, elle explique « n’avoir perçu aucun produit de cette cession compte tenu de l’insuffisance de trésorerie de la société G2 ». La décision d’Anne Hidalgo, réelle suspicion ou simple prévention, de demander le départ de Yamina Benguigui du Conseil de Paris ne fera, quoi qu’il en soit, qu’alimenter les soupçons de la Haute Autorité.
Si les doutes sur la ministre étaient avérés, elle risquerait trois ans de prison, 45 000 euros d’amende et 10 ans d’inéligibilité, d’après la nouvelle loi sur la transparence de la vie politique, adoptée en octobre 2013 après l’affaire Cahuzac. De quoi réveiller les vieux démons du gouvernement socialiste.