Bertrand Delanoë préside son dernier Conseil de Paris
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Parti socialiste - flickr
Le maire fera ses adieux au Conseil de Paris ce lundi 10 février. C’est le dernier de sa mandature qui, elle, prendra fin officiellement le 6 avril. Retour sur le parcours de celui qui était surnommé « le Petit Chose » avant de s’emparer des clefs de la Ville.
Après treize ans à la tête de l’Hôtel de Ville de Paris, Bertrand Delanoë ne compte plus le nombre de Conseil de Paris qu’il a présidé. Mais celui de ce lundi 10 février a une saveur particulière pour celui qui restera comme le premier maire de gauche de la capitale. Il fera ses adieux à tous les conseillers de Paris, à l’âge de 63 ans, tenant ainsi sa promesse faite en 2007 de ne pas se représenter cette année.
Treize ans de mairie
Bertrand Delanoë s’apprête ainsi à tirer un trait sur 13 années passées au sein de la mairie de Paris. Elu en 2001, le chemin vers la l'Hôtel de Ville n’a pas été simple. D’abord confronté à la concurrence de Jack Lang dans son propre camp, il a ensuite bataillé face à ses deux principaux rivaux, le maire sortant Jean Tiberi et le candidat RPR Philippe Séguin. Finalement, le socialiste aura su convaincre les Parisiens pour faire basculer Paris à gauche. Une confiance qu’il a su préserver pour être réélu en 2008.
L’histoire entre Paris et Bertrand Delanoë ne date pas d’hier. Le fidèle de Lionel Jospin a été successivement conseillé de Paris dès 1977, puis député de la 26ème circonscription de Paris à partir de 1981 et enfin sénateur de Paris en 1995. Autant d’arguments qui ont joué en sa faveur pour être investi candidat socialiste en 2001.
Un avenir incertain
Parfois critiqué pour sa politique de réduction de la place de l’automobile dans la capitale, l’édile restera comme l’un des maires marquants de l’histoire de la Ville-Lumière, au même titre que Jacques Chirac (1977-1995). Le socialiste a profondément changé le visage de la capitale en lançant une remise en chantier de 10% du territoire parisien, en construisant plus de 70 000 logements sociaux et en créant le Vélib, l’Autolib’ ou encore Paris-Plage. Il a aussi réussi à réduire le train de vie municipal, et éliminer ce qu’il appelait « un système dévoyé ». N’échappant pas aux critiques des opposants, qui dénonçaient l’autoritarisme du maire.
L’avenir de Bertrand Delanoë reste incertain. Certains l’envoient déjà dans les rangs du gouvernement – au Ministère des Affaires étrangères notamment – mais il préfère se concentrer sur la fin de son mandat. « Le dernier jour de travail c’est le 6 avril », a-t-il lancé. « On doit finir beaucoup de chose en termes de crèches, d’équipements » rappelle-t-il. Quant à son avenir, il déclare qu’il est plutôt attiré par un engagement auprès des « fondations » ou des « activités internationales ». Celui que l’on surnommait « le Petit Chose » en a tout de même réalisé de grandes à Paris. Ce soir, il devrait être applaudi par les conseillers de Paris, de droite comme de gauche. Une manière pour les socialistes de le remercier, et pour les opposants d’espérer (re)conquérir l’Hôtel de Ville.