La révision du Conseil de Paris n'enchante pas tout le monde

Dans le but de mieux respecter les équilibres démographiques entre les arrondissements, et selon les directives du Conseil constitutionnel, Jean-Jacques Urvoas, président socialiste de la commission des Lois à l'Assemblée nationale – secondé par le sénateur Jean-Pierre Sueur –, a fait voter un texte qui modifie la répartition du Conseil de Paris.

Pour mémoire : Vers une révision de la composition du Conseil de Paris.

Depuis la mise en place de loi dite «PLM» (Paris – Lyon – Marseille), datant de 1982, la réforme de la répartition des conseillers parisiens était devenue un serpent de mer. Selon la loi de 1982, le maire de Paris est élu par les 163 conseillers de Paris, qui sont les premiers de liste des 517 conseillers d’arrondissement. Chaque arrondissement envoie au Conseil de Paris des élus en proportion de sa population.

Selon le Conseil constitutionnel, le nombre de conseillers des petits arrondissements du centre, comme le Ier, le IIe ou le IVe, était trop élevé. Jean-Jacques Urvoas a donc voulu de retirer deux conseillers aux Ier, IIe, IVe, VIIe et XVIIe arrondissements. Les Xe, XVe, XVIIIe et XXe vont gagner un conseiller tandis que le XIXe en gagnera deux. Cette nouvelle répartition s'appliquera lors du scrutin du printemps 2014.

«Tripatouillage»

Nathalie Kosciusko-Morizet avait estimé que ce projet revenait à «enlever des conseillers de Paris dans les arrondissements de droite pour en mettre dans les arrondissements de gauche». Toujours à l'UMP, Brigitte Kuster, maire du XVIIe, dénonce le vote d'une loi «injuste». Dans un communiqué publié ce 30 juillet, elle estime que «rien ne justifie sur le plan démographique» que son arrondissement perde un conseiller.

Selon elle, la population du XVIIe «est stable à l’échelle de 30 ans et elle va même s’accroître encore avec l’arrivée de plus de 10 000 habitants dans le futur quartier Clichy-Batignolles». Elle regrette également que le XVIIe soit «le seul arrondissement à perdre deux conseillers d’arrondissement». «Plus d’habitants moins d’élus», résume-t-elle, amère. Comme NKM, elle condamne un «tripatouillage électoral grotesque qui ne leurre personne à quelques mois des municipales» et «une décision qui intervient sans aucune concertation ni information en direction des élus du XVIIe».

«Non seulement le gouvernement affaiblit la représentation du XVIIe au conseil de Paris, mais il s’en prend aux élus de proximité qui œuvrent chaque jour au service de la population», affirme-t-elle, en écornant au passage la gauche de l'arrondissement, «inexistante» sur le dossier selon elle.