Polémique journalistique autour de la vidéo de la bagarre entre Méric et Morillo

Ce 25 juin, RTL a publié sur son site internet un compte-rendu de la vidéo captée par une caméra de surveillance de la RATP, installée à l'entrée de la station Havre-Caumartin, à proximité de la gare Saint-Lazare. Les images, en possession de la police, montrent la rixe du 6 juin 2013, durant laquelle se sont opposés les deux groupes et qui a été fatale à Clément Méric.

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Selon RTL, dont un journaliste a visionné les bandes, on voit sur la vidéo «Clément Méric se précipiter vers Esteban Morillo, le meurtrier présumé, alors de dos, semble-t-il pour lui asséner un coup. Le skinhead se retourne alors et le frappe avec son poing en plein visage. (…) Le militant d'extrême-gauche, en tout cas, tombe immédiatement au sol, inconscient. Il n'est pas lynché une fois par terre».

La radio explique que les images «montrent un Clément Méric provocateur et confortent la thèse du juge sur une mort accidentelle à la suite de coups donnés». Bien sûr, à la lecture de ce récit – qui contrebalance fortement les premières versions recueillies dans l'émotion par la presse – on songe au traitement de l'affaire par Libération, par exemple.

«Agression»

Sous la plume de Nicolas Demorand, alors directeur de la rédaction du quotidien, Libé dénonçait «le déchaînement de violence qui a tué Clément Méric», tout en consacrant sa une du 7 juin à un hommage au jeune militant. Par ailleurs, l'ensemble de la presse – comme Manuel Valls – parlait volontiers d'«une agression» voire d'«assassinat».

Suite aux révélations d'RTL, abondamment reprises par l'ensemble de la presse ce 25 juin, le journal a lancé ce qui ressemble à une contre-enquête visant à dédire le témoigne du journaliste radio. Libération cite «un commissaire de la PJ» de Paris. Celui-ci indique que la vidéo «ne montre que vingt centimètres au-dessus du sol, c’est à dire les jambes des personnes» et rappelle qu'il «s’agit d’une bagarre entre deux groupes [et non d'une agression de Méric contre Morillo, ndlr]».

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«Quant à l’information de RTL précisant que le militant antifa n’a pas été ''lynché une fois par terre'', tout le monde le savait, les témoins, la PJ et le procureur de la République de Paris l’ayant bien expliqué», assure la journaliste de Libération, Patricia Tourancheau, qui minimise le contenu des révélations de la chaîne de radio.

Enfin, afin de se prémunir des critiques quand au traitement particulier que le journal de gauche a réservé à l'affaire, la journaliste conclue : «comme nous l’écrivions dès le 7 juin : ''Verbalement, c’est le groupe d’extrême gauche qui a été le plus vindicatif à l’intérieur de la salle des ventes mais, physiquement, c’est la bande d’extrême droite qui a été la plus virulente à l’extérieur.''»

Il revient désormais aux enquêteurs de tirer leurs propres conclusions de ces images... qui semblent bien confuses.