Un 1er Mai contre l'austérité
Publié le Par Patrick Béguier
Capture d'écran cgt.fr
Plusieurs syndicats ont manifesté à Paris pour la Fête du Travail. Thème central : le refus de l'austérité. De son côté, le FN a défilé devant Jeanne d'Arc pour délivrer la France des "ténèbres de l'Europe".
La pluie, les vacances scolaires de la région parisienne et surtout, la division syndicale. Avec autant de facteurs négatifs, les manifestations du 1er Mai dans la Capitale avaient peu de chances d'impressionner. De fait, à part une forte délégation des salariés de l'usine PSA d'Aulnay-sous-Bois, le défilé qui a réuni la CGT, la FSU et Solidaires, hier après-midi, ne restera pas dans les annales de notre vie sociale, en dépit de l'impopularité record du président de la République et des vagues de licenciements en cours. Une banderole en tête de la manifestation résumait le sentiment général : "Solidarité internationale et paix dans le monde. Refus de l'austérité et de la précarité pour une véritable sécurité de l'emploi".
Le leader de la CFDT, lui, n'était pas à Paris, mais à Reims. Laurent Berger a rappelé que la division syndicale était la conséquence directe du refus de la CGT de signer l'accord emploi. Mais "il faut faire une autre Europe économique et sociale", a-t-il déclaré en critiquant, lui aussi, les politiques d'austérité.
Enfin, Force Ouvrière a rassemblé environ 300 militants devant le mur des Fédérés, à Paris, pour rendre hommage à la Commune.
"En lutte contre le mondialisme"
De leur côté, les militants du Front national se sont retrouvés pour leur traditionnel rendez-vous du 1er mai. Devant l'Opéra, ils étaient quelques milliers à vouloir recueillir la bonne parole de Marine-Jeanne d'Arc. Pas toujours inspirée dans ses allusions historiques, la présidente du FN a martelé son discours habituel sur le peuple trahi par la droite comme par la gauche. "La France est dans la nuit des affaires, la nuit du délitement de la morale publique, la nuit du mensonge aux Français", a-t-elle lancé, persuadée d'être "la lumière" si ardemment espérée. "Nous sommes en lutte contre le mondialisme et l'islamisme fondamentaliste", a-t-elle rappelé en affirmant avoir "déjà gagné la bataille des idées". "La France aux Français", "On est chez nous", "Hollande démission", lui ont répondu ses supporteurs, portés par un récent sondage qui donnait Marine Le Pen qualifiée pour le second tour dans l'hypothèse d'une élection présidentielle fin avril 2013. Comme l'avait réussi son père en 2002.