Rachida Dati renonce à la primaire UMP : était-ce prévisible?

Se refaire une santé politique

L'ancienne ministre de la justice avait annoncé sa candidature le 9 février 2013. Sur les six candidats étiquettés UMP, elle semblait faire la course en tête avec Nathalie Kosciusko-Morizet. Pourtant, elle affirmait à l'époque : "Avec Nathalie, nous avons toujours été très proches, nous ne sommes pas rivales". Et d'ajouter : "Cela ne doit pas être une primaire d'élimination ou d'humiliation".

Elle assurait alos que la vraie bataille c'était la reconquête de Paris sous le joug de la gauche depuis douze années ( deux mandats du très populaire Bertrand Delanoé ). Rachida Dati pensait ainsi se refaire une santé politique à l'occasion du scrutin municipal. Mieux sanctuariser le 7e arrondissement, pour goûter encore quelques instants à la lumière.

Un échec annoncé : des soutiens qui s'évanouissent

Comme le devinait fin mars Pierre-Yves Bournazel, également candidat UMP à la primaire : "NKM vient perturber son jeu, ce sont deux ambitions qui sont devenues concurrentes." Une idée corroborée par un dirigeant UMP qui confessait de manière anonyme au Monde le 10 avril : "Elle se retrouve dans le pire des scénarios, elle pensait s'être débarrassée de Fillon et elle a tout misé sur Borloo, qui est une planche pourrie".

L'ancien ministre de l'intérieur, Brice Hortefeux, remarque l'habilité de NKM qui a "profité de l'épuisement de la droite parisienne et du rejet croissant de Dati". Un rejet que Jean-François Lamour lie à sa propension à dénigrer : "Elle a tellement critiqué, tellement tapé sur tout le monde, qu'elle se retrouve seule".

Dans un entretien accordé au Point ce mardi 23 avril, Rachida Dati justifie son retrait de la primaire UMP en ces termes: "NKM a déjà été choisie par les médias et le système, la réalité est celle-là, même si je le regrette pour les autres candidats. Dans ce contexte, je retire ma candidature".

Mais cette résignation ne signe peut-être pas sa renonciation à la mairie de la capitale. A l'image d'un Edouard Balladur en 1995, ne pourrait-elle pas être une candidate dissidente ?