Duel à fleurets mouchetés entre Dati et Hidalgo [vidéo]
Publié le Par Gaspar S.
Capture d'écran ITélé
Anne Hidalgo et Rachida Dati ont débattu hier à Sciences-Po. C'est le premier temps fort de la campagne des municipales à Paris.
L'une – Anne Hidalgo – est déjà candidate. L'autre – Rachida Dati – voudrait bien l'être. Les deux femmes se sont affrontées hier soir. Le chaîne d'information ITélé diffusait ce premier grand débat qui se tenait dans le cadre de la campagne des municipales à venir. L'échange, arbitré par Christophe Barbier, avait lieu dans le grand amphithéâtre de Sciences-Po. La discussion a permis à chacune de dévoiler sa stratégie de conquête de la capitale. Mais pas de grandes passes d'armes à se mettre sous la dent. Les candidates ont maintenu un dialogue courtois. Un échange de bons procédés puisque c'est la grande absente, Nathalie Kosciusko-Morizet, qui pourrait bien être l'adversaire successive des deux belligérantes d'hier. Ces dernières ont gardé leurs coups pour ferrailler plus tard contre NKM.
Anne Hidalgo, de blanc vêtue, a assumé l'héritage des années Delanoë ; tout en évitant d'endosser le costume de la sortante. Elle a aussi déroulé plusieurs propositions visant à marquer l'électorat. Pour convaincre les écologistes, elle a notamment décliné des idées pour lutter contre le diesel. La première adjointe a même fait de ce combat «une priorité». Les bus de tourisme au diesel seront interdit, le parc d'autobus de la capitale sera entièrement revu. Sur le logement, elle a évoqué la mise en place d'un partenariat avec l'offre locative privée enfin de maintenir des prix abordables. L'objectif de 25 % de logements sociaux devra également être atteint. Ces logements représentent entre 17 % et 20 % aujourd'hui.
Devant Rachida Dati, Anne Hidalgo règle la mire
Rachida Dati a tenu le rôle de l'opposante à l'équipe sortante. L'ancienne Garde des Sceaux n'a pas fait d'annonces fracassantes. Elle a cherché à ne pas désolidariser Anne Hidalgo du bilan de la majorité municipale. Il s'agit surtout pour la maire du VIIe de se donner une visibilité de candidate ; puisqu'il lui faudra d'abord franchir la tortueuse étape de primaires ouvertes de l'UMP. Rachida Dati s'est surtout illustrée dans la discussion liminaire qui concernait les grands débats du moment. Sur le mariage gay, la candidate a dénoncé «le passage en force» du gouvernement. Sur la mise en place du non-cumul des mandats, l'élue UMP s'est montrée très réservée... s'attirant les foudres d'un public plutôt favorable à la candidate socialiste.
Le face-à-face aura duré moins d'une heure. Il a opposé deux adversaires qui n'en sont pas au même point dans le cheminement qui doit les mener à l'hôtel de Ville. A l'UMP, Nathalie Kosciusko-Morizet est la candidate à la désignation qui a reçu le plus de soutiens de barons d'arrondissements. Lors de la primaire, Rachida Dati ne sera pas favorite face à la maire de Longjumeau. Cette dernière est aussi moins clivante que Dati – qui a soutenu Copé dans la course à la présidence de l'UMP. Hidalgo a plus à craindre de NKM... et a tout intérêt à préserver Dati.