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Présidentielle : François Hollande se lance dans la bataille.

Publié le  Par Jennifer Declémy

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Le 22 janvier restera probablement une date à retenir dans l'histoire du Parti Socialiste qui a vu son candidat tenir un premier meeting de campagne totalement réussi.

C’était LE meeting, celui annoncé depuis plusieurs semaines déjà et qui devait, selon l’entourage du candidat, lancer véritablement sa campagne présidentielle. Le moment qui révèle François aux français, le moment où le candidat se dévoile, lui et son histoire, lui et sa vision de la France, son programme. Un moment crucial donc qui ne pouvait pas être manqué.

La surprise avait été ménagée par l’équipe de campagne du député de Corrèze. Pas de programme définitif, celui-ci devrait être annoncé jeudi prochain lors de son prime-time sur France 2, mais « de l’animation musicale », une mobilisation de tout le parti et de tous les grands ténors et une diffusion en direct, à la télévision et sur internet. Le Parti Socialiste n’a décidément pas lésiné sur les moyens pour assurer à son candidat tout ce qui est nécessaire pour remporter la victoire en mai prochain.

19 000 militants ainsi que 450 journalistes étaient donc présents pour ce discours de plus d’une heure, où le candidat socialiste avait pour ambition de « faire coïncider son récit personnel et le rêve français ». S’inscrire dans l’histoire, comme Nicolas Sarkozy sut si bien le faire en 2007, et ainsi susciter l’enthousiasme parmi les futurs électeurs. Et c’est un pari gagné pour le candidat socialiste qui aura véritablement bluffé les militants présents dans la salle, les journalistes qui ce matin louent ce départ en fanfare, mais aussi pour certains conseiller de l’Elysée qui avouent en privé que ce sera difficile de faire face à un tel discours, une véritable « défaite morale » selon l’un d’entre eux.

L’exercice était difficile pour le candidat. Une véritable performance qu’il aura préparé deux jours durant, s’enfermant seul, consultant quelques notes fournies par ses proches mais rédigeant sans aucune aide son discours. Bien sûr Michel Sapin, Laurent Fabius ou Aquilino Morelle auront donné leur avis et lui auront lancé quelques pistes de réflexion, mais le député de Corrèze voulait ciseler son discours seul, avec pour objectif « d’expliquer pourquoi et comment je suis devenu candidat. Comment mon histoire personnelle correspond à celle de la gauche, à celle de toute une génération… ».

Ce fut véritablement pour le candidat un exercice réussi, sur tous les fronts. D’abord sur le plan personnel il aura véritablement « fendu l’armure » en évoquant notamment ses origines et sa famille, rendant hommage à ses parents, en y incluant des formules choc reprises par l’ensemble de la presse ce matin, « je revendique une simplicité qui n’est pas une retenue mais la marque de l’authentique autorité de mon secret, que j’ai gardé depuis longtemps : j’aime les gens quand d’autres sont fascinés par l’argent ». Et c’est surtout la dernière phrase qui a fait mouche.

Un hommage également à Jacques Chirac, aux gens qu’il aime mais aussi aux célèbres figures de la gauche dont François Mitterrand et Lionel Jospin, sans oublier d’évoquer le funeste 21 avril 2002, « une blessure que je porte encore sur moi, j’en ai encore la trace. J’en ai tiré toutes les leçons, moi je ne laisserai pas les ouvriers, les employés aller vers une famille politique qui n’a jamais rien fait pour aider ces classes-là. Je ne laisserai pas une formation politique se présenter comme la voix du peuple alors qu’elle veut simplement se servir de lui ».

Cependant, l’autre fait marquant de ce discours fut le virage à gauche toute opéré par François Hollande, qui a sans doute pris acte de la montée de Jean-Luc Mélenchon et a voulu y répondre. Alors que son équipe avait assuré que ce meeting du Bourget ne contiendrait pas encore son programme, mais plutôt des idées générales, le candidat du Parti Socialiste a choisi de surprendre en détaillant plusieurs mesures que l’on n’attendait pas et qui font subitement penser que les qualificatifs « gauche molle » ne sont plus à appliquer au candidat. Une réussite donc, que d’ailleurs l’ensemble de la presse salue ce matin.







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