Présidentielle : Bayrou se pose en prophète de la dette
Publié le Par Jennifer Declémy
Dans la course à la présidentielle, la candidature de François Bayrou s'accélère, grâce notamment à la perte du triple A qui vient confirmer ses prévisions depuis 5 ans
Ce n’est pas une bonne nouvelle, mais presque quand même. François Bayrou peut espérer récolter les dividendes de la perte du triple A annoncée vendredi dernier. C’est lui en effet, avant tout le monde, qui a tenté d’alerter l’opinion publique et les différents hommes politiques sur le problème de la dette. En 2007 déjà il préconisait une gestion bien plus rigoureuse des finances publiques. Et aujourd’hui, la situation semble lui donner raison.
Alors samedi au Modem, on ne se réjouissait pas non, mais on pouvait en profiter pour louer le champion qui n’a pas manqué de renvoyer la responsabilité aux dirigeants socialistes et de droite qui ont gouverné le pays depuis près de 30 ans. Et samedi justement avait lieu le premier forum thématique du parti centriste, dans le cadre de l’agenda 2012-2020 que le candidat veut appliquer s’il est élu en mai prochain.
Le timing était presque parfait. Lors de cette première réunion publique, François Bayrou a eu l’opportunité de décliner son remède contre la crise, promettant en cas d’élection une résorption de la dette d’ici 2016, par le biais de plusieurs mesures fortes :
- Augmentation de la TVA de deux points.
- Annulation de la défiscalisation des heures supplémentaires.
- Réduction des niches fiscales.
- Création de deux nouvelles tranches d’impôt sur les revenus à 45% et 50%.
- Dans les entreprises de plus de 500 salariés, intégration des représentants des salariés au Conseil d’Administration, avec droit de vote.
Le plan qu’a présenté François Bayrou consiste en réalité à, à la fois augmenter les recettes, et diminuer les dépenses. 50-50 promet le candidat, qui promeut des économies pour l’Etat, les collectivités territoriales et la sécurité sociale. Récusant le modèle anglo-saxon libéral qu’a épousé la France dans les années 1980, François Bayrou déclare vouloir « tourner la page sur nos faiblesses et sur la première d’entre elles, la division du pays quand il s’agit de l’essentiel ».
Hormis la révélation de certaines mesures de son programme, le leader centriste a pu samedi dernier dévoiler également son slogan de campagne, « un pays uni, rien ne lui résiste », phrase qui joue sur le thème de « gouvernement d’union nationale », que le député martèle depuis plusieurs mois déjà, et qui illustre sa volonté de rallier à lui toutes les forces politiques de bonne volonté, qu’elles soient de droite ou de gauche.