La Maison de l’histoire de France en sursis
Publié le Par Julie Catroux
L’avenir de la Maison de l’histoire de France est désormais en suspens. La ministre de la Culture, Aurélie Filippetti a en effet annoncé le 11 juillet dernier un « moratoire sur toute décision prise » par son comité.
Projet phare de la politique culturelle de Nicolas Sarkozy, la Maison de l’Histoire risquerait de ne pas voir le jour. La ministre de la Culture Aurélie Filippetti a annoncé le 11 juillet dernier un « moratoire sur toute décision prise par son comité ». Assimilant ce projet avec le ministère de l’identité nationale, la ministre ne souhaite pas le mener à bien.
En outre, après que le gouvernement ait annoncé une rigueur au niveau du budget de l’Etat, il serait mal venu de débourser environ 100 millions d’euros pour rénover et mettre aux normes une partie des archives de Paris qui devaient accueillir la Maison de l’histoire de France. « Le contexte budgétaire ne va pas dans le sens de la poursuite de programmes de travaux de prestige », a déclaré Aurélie Filippetti en notant « un déséquilibre net entre les investissements faits à Paris et en Ile-de-France par rapport au reste du territoire ».
La ministre de la culture va dans le sens de François Hollande qui avait fortement critiqué le projet de son prédécesseur dans son ouvrage de campagne. « La transmission de l’histoire nationale ne peut être décrétée, ni le musée ou la 'maison' qui va avec », annonçait-il avant d’ajouter « L'idée de la Maison de l'histoire de France, avec l’improvisation administrative qui la caractérise, sa dimension de fait du prince sans concertation ni réflexion, son refus de prendre en compte les avancées de la recherche et le questionnement des publics, est un projet qui n’est pas à la hauteur des grandes initiatives culturelles françaises ».
La décision de suspendre ce projet ravi certains historiens opposés à cette Maison de l’histoire de France. « La décision de Filippetti est un choix de responsabilité et de raison », souligne Vincent Duclert, professeur à l'Ecole des hautes études en sciences sociales et co-auteur de deux ouvrages très critiques envers la Maison de l'histoire de France.