Législatives : Annick Lepetit (PS) en route pour un troisième mandat

Favorite dans la 3e circonscription de Paris, la députée sortante Annick Lepetit semble bien partie pour entamer un troisième mandat. Arrivée en politique dans un contexte particulier puisque la mairie de Paris était à droite, l’ancienne adjointe au maire puis maire du 18^ème arrondissement a du apprendre le dialogue et la conciliation. Lors de son premier mandat de député en 2002, l’élection avait été invalidée avant d’être réélue avec une large avance, en raison d’affiches diffamatoires posées la veille du scrutin sur les panneaux électoraux de l’un des candidats, défavorables au candidat de l’UMP, Patrick Stefanini.

Faisant campagne sur le programme de François Hollande, la candidate socialiste privilégie les sujets nationaux dans le but d’avoir une majorité stable à l’Assemblée nationale. Annick Lepetit souhaite mettre l’accent sur le logement qui a été selon elle trop souvent mis à l’écart par une droite qui ne «  comprend pas qu’un logement est avant tout un toit avant d’être un bien marchand ». Favorable à la multiplication par cinq des pénalités des maires qui n’appliquent pas la loi SRU, elle a suivie de près les propositions de Bertrand Delanoë en matière d’encadrement des loyers dans la capitale.

Connue de la population locale, elle doit toutefois concilier un arrondissement populaire avec le 18^ème et le 17ème arrondissement qui se révèle davantage bourgeois. Mais cette différence de population ne semble pas lui porter préjudice aux vues de ses résultats aux précédentes élections législatives. Ne profitant pas excessivement de sa notoriété, elle continue de mener campagne avec acharnement et affirme qu’il faut être « vigilant et faire campagne comme si c’était difficile ». Bien implantée localement, Annick Lepetit espère que tous les candidats socialistes auront les mêmes chances qu’elle de remporter les législatives. Mais malgré la progression de la gauche à Paris, elle reste lucide sur certains candidats socialistes présents dans des circonscriptions traditionnellement à droite. Pourtant, son score de dimanche soir, 44,7% des suffrages qui se sont portés sur elle, soit une progression de presque sept points par rapport au 1er tour en 2007.

Dans la lignée de la campagne du président de la République, la députée sortante se prononce en faveur du non-cumul des mandats. « Le Parlement devra être adapté à la règle du non-cumul des mandats » déclare t-elle, souhaitant une dose de proportionnelle au sein du Parlement. Toutefois elle admet que le fait d’être maire et député donne de la visibilité au politique et ne comprend pas pourquoi « on ne pourrait pas être maire et député alors qu’on peut être député et avocat ». Celle qui ne sait pas encore dans quelle commission elle siègera si elle est réélue au Palais Bourbon ne sait pas encore si elle se représentera dans cinq ans ou si elle préfèrera laisser la place à la nouvelle génération.