L'Action française manifestera demain à Paris

Le ministère de l'Intérieur avait été montré du doigt après une manifestation nationaliste un peu trop voyante le samedi précédent, le 6 mai. En hommage à Sébastien Deyzieu, militant décédé lors d'incidents avec les forces de l'ordre, en 1994, un groupe  habillé de noir, avec des visages parfois masqués, brandissait des drapeaux à croix celtique. Et Gérald Darmanin, le ministre, avait annoncé l'interdiction préalable de cinq événements d'extrême droite ce week-end.

 

Le colloque "La France en danger" (photo dr).

 

Parmi ceux-là, un colloque "La France en danger" organisé par l'Action française à l'Espace Charenton, dans le 12e arrondissement, samedi après-midi. Puis le cortège traditionnel d'hommage à Jeanne d'Arc, ce dimanche 14. Traditionnel parce qu'il se tient tous les ans, seul l'occupant nazi (et Pierre Joxe en 1990/91) l'ayant réellement interdit... Et donc l'Action française a déposé deux recours. Et elle a été entendue deux fois par le tribunal administratif. Le colloque et le cortège sont maintenus. Motivation :

 

L'arrêté préfectoral  "porte une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifester".

 

Une "promo" inattendue

 

Le cortège d'hommage à Jeanne d'Arc, ici en 2015 (photo FB).

Le principe est clair : la liberté de manifester est prioritaire. Le risque de trouble à l'ordre public est secondaire. Il appartient d'ailleurs à l'Etat de le gérer. il ne s'en est pas trop mal sorti lors de la manifestation du 1er mai, par exemple. Résultat : l'arrêté est annulé et l'Action française recevra deux fois 1.500 € de l'Etat, en compensation de ses frais de justice. Autre résultat inattendu : le petit petit parti royaliste, dit aussi école de pensée (dont le maître fut Charles Maurras, fervent pétainiste condamné à la Libération) a bénéficié d'une après-midi de notoriété sur les chaînes d'information et est même apparu sur Twitter et d'autres réseaux sociaux.

 

 

Le tribunal donne raison à l'Action française: "Cette décision est conforme au droit" estime Maxime Thiébaut (avocat au barreau de Paris) pic.twitter.com/yftcnRoJwk

— BFMTV (@BFMTV) May 13, 2023

 

Des troubles ? On saura ce dimanche

 

Il y a eu évidemment des opposants dans la rue. Il y en aura sans doute ce dimanche... Et il y a eu les perdants de la journée comme les autres groupes de droite ayant échoué à faire annuler la décision les concernant dont : le collectif Place d'Armes, qui voulait une marche de la Fierté française, divers nationalistes devant se réunir à 9h30 place des Pyramides avec, parmi eux, Ivan Benedetti (ex-responsable de L'Œuvre française). 

 

Des opposants EELV au colloque, près de la rue de Charenton (capture d'écran Twitter).