Nicolas Sarkozy (Paul Bismuth) : le procès
Publié le Par Fabrice Bluszez
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Historique ! Nicolas Sarkozy devient le premier (ex) président de la République poursuivi devant un tribunal correctionnel pour corruption. La procès débute ce lundi 23 novembre à Paris.
Attendu à 14 heures au tribunal correctionnel, Nicolas Sarkozy pourrait bénéficier d'un délai : Gilbert Azibert, 73 ans, magistrat et impliqué dans l'affaire, a demandé le renvoi, certificat médical à l'appui, annonce LeFigaro. Le troisième prévenu est Thierry Herzog, avocat, 65 ans comme l'ex-Président. Le procès devrait durer jusqu'au 10 décembre.
Ce qui est amusant, c'est que la presse écrite se contente de la dépêche AFP pour traiter l'affaire. Avantage : les mots ont été pesés et on ne donne pas l'impression de suivre aveuglément Mediapart, qui s'est beaucoup engagé contre Nicolas Sarkozy.
Si bien que Challenges écrit...
L'affaire des "écoutes", également appelée affaire "Bismuth", trouve son origine dans un autre dossier judiciaire qui menace Nicolas Sarkozy: les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007 qui lui valent une quadruple mise en examen. Dans ce dossier, les juges avaient décidé en septembre 2013 de placer l'ancien président sur écoute et découvert, début 2014, qu'il utilisait une ligne secrète, sous l'alias "Paul Bismuth", pour communiquer avec Thierry Herzog. Selon l'accusation, certaines de leurs conversations ont révélé l'existence d'un pacte de corruption : Nicolas Sarkozy a, par l'intermédiaire de son avocat, envisagé d'apporter un "coup de pouce" à M. Azibert pour un poste à Monaco qu'il convoitait et qu'il n'a jamais obtenu.
Et BFMTV poursuit...
En contrepartie, ce haut magistrat a fourni des informations couvertes par le secret sur une procédure engagée par l'ex-chef d'Etat devant la Cour de cassation en marge de l'affaire Bettencourt. Nicolas Sarkozy, qui avait bénéficié d'un non-lieu dans ce dossier fin 2013, avait ainsi saisi la haute juridiction pour faire annuler la saisie de ses agendas présidentiels, susceptibles d'intéresser la justice dans d'autres procédures. Dans les conversations fleuries avec son avocat, socle de l'accusation, l'ex-président s'engageait à intervenir en faveur de Gilbert Azibert. « Moi, je le fais monter », « je l'aiderai », dit-il ainsi à Me Herzog. Quelques jours plus tard, il déclare qu'il a renoncé à toute "démarche" auprès des autorités monégasques. Pour les enquêteurs, ce revirement soudain pourrait venir de la découverte par les deux hommes que leurs téléphones officieux étaient sur écoute.
Reste a savoir qui a révélé à Nicolas Sarkozy que la ligne était écoutée... Les deux juristes sont poursuivis pour violation du secret profesionnel. Nicolas Sarkozy argue du fait que les conversations avec son avocat, justement, n'avaient pas à être retranscrites.
Nicolas Sarkozy est arrivé au Palais de Justice de Paris où il doit être jugé pour « corruption » et « trafic d’influence » pic.twitter.com/3ZDSoWhE6m
— CNEWS (@CNEWS) November 23, 2020
Vers 14 heures, on apprenait que Paul Bismuth, le vrai, se portait partie civile, estimant que son nom avait été sali dans cette affaire.
Paul Bismuth dit n'avoir "strictement rien à voir" avec l'affaire des écoutes pic.twitter.com/PnyuFGP6KM
— BFMTV (@BFMTV) November 23, 2020
Le procès a été suspendu jusqu'au jeudi 26 novembre à 16h30. Il faut rappeler que Nicolas Sarkoey reste innocent. Sur le chef de corruption, il se pourrait bien que la seule proposition évoquée par un tiers lors d'une entretien tléphonique ne suffise pas à prouver une culpabilité.