Grève : Extinction Rebellion aurait saboté 3.600 trottinettes
Publié le Par Fabrice Bluszez
Extinction Rébellion
Le mouvement Extinction Rébellion se vante sur Facebook et Twitter d'avoir saboté 3.600 trottinettes dans Paris ce jeudi 5 décembre.
Accusées de briser la grève dans les transports en commun et de polluer, 3.600 trottinettes en free-floating (sans station d'accueil) auraient été mises hors service par les militants du mouvement Extinction Rébellion. La méthode est simple : il suffit de cacher le code apparaissant sur un petit écran au milieu du guidon, en le recouvrant à l'aide d'un marqueur indélébile. Le chiffre de 3.600 n'a pu être vérifié.
Voici l'explication donnée par Extinction Rébellion :
Ce matin, Extinction Rébellion a organisé une opération de mise hors-service de 3600 trottinettes électriques en libre-service à Paris, Bordeaux et Lyon en recouvrant leur QR code pour les rendre inutilisables.
Contrairement à leur image de mode de déplacement "doux" et "vert", les trottinettes électriques sont une catastrophe écologique. En raison de leur production très énergivore, de leur faible durée de vie, et de la nécessité de les transporter tous les soirs pour les recharger, elles émettent en moyenne 202g de CO2 [1] par passager et par km parcouru.
Cela représente 25% d'émissions de gaz à effet de serre de plus qu'une voiture en voyageant seul, et 40 fois plus que lors trajet collectif en tram ou métro par km parcouru [2].
Leurs batteries au lithium sont produites dans des conditions destructrices pour la nature et les êtres humains [3], et ne sont pas forcément recyclées.
La trottinette électrique en libre-service permet-elle au moins de limiter les déplacements en voiture ou en scooter pour décongestionner les centre ville? Même pas ! Les études à ce sujet montrent qu'elle remplace majoritairement les trajets effectués à pied[4].
Les trottinettes électriques en libre service doivent être rechargées tous les soirs. Elles sont collectées en fin de soirée, le plus souvent en camionnette, rechargée pendant la nuit et replacées au petit matin à l'endroit indiqué par l'application. Les petites mains travaillant la nuit, appelé.e.s "juicer" sont autoentrepreneurs pour la plupart.
La trottinette électrique en libre-service n'est qu'un jouet des capitalistes verts, nous n'en voulons pas dans nos villes ! Nous voulons des villes plus conviviales, moins rapides, avec des rapports humains apaisés, des transports doux et réellement écologiques.
Elles sont de plus utilisées comme des "briseurs de grève". La RATP a engagé un partenariat avec des opérateurs de trottinettes en "free floating" pour proposer "d'autres modes de déplacement".
En ce 5 décembre, nous avons donc aussi par cette action exprimé notre solidarité avec les grévistes des transports et toutes les travailleuses et travailleurs en lutte aujourd'hui pour la justice et la dignité.