Le PS et les Républicains, deux bateaux-fantômes...
Publié le Par Fabrice Bluszez
Actu Orange, AFP
S'il est élu président des Républicains, début décembre, Laurent Wauquiez ne sera qu'un capitaine improvisé. L'incapacité à exclure les constructifs montre bien que ce navire n'a plus de voiles et plus d'équipage.
L'article dans ActuOrange date du 30 août. Il reprend en fait une dépêche de l'Agence France Presse (AFP), sous un montage (AFP aussi) de photos des "constructifs" à exclure pour avoir soutenu activement Emmanuel Macron et/ou être entrés au gouvernement. Il dit :
« Un Premier ministre, trois ministres, un questeur de l'Assemblée nationale et le coprésident du groupe des "Constructifs": Edouard Philippe, Bruno Le Maire, Gérald Darmanin, Sébastien Lecornu, Thierry Solère et Franck Riester. Tous membres des Républicains, ils vont être exclus du parti au début du mois d'octobre, rapporte franceinfo mercredi 30 août, qui cite un membre de la direction du parti de droite. »
Fin octobre, comme dans un vieux sketch dit par Robert Lamoureux, "le canard était toujours vivant". Pourquoi ? Parce que l'échec de Nicolas Sarkozy, éliminé dès la primaire, puis de François Fillon, son ex fidèle Premier ministre engagé contre lui, plombé par la volonté générale autant que par les affaires, ont ruiné tout espoir de retour avant longtemps de la droite traditionnelle. Autant qu'au Parti socialiste, l'échec face au chômage, à la pauvreté croissante des classes moyennes et à la précarisation est tellement voyant que la peur du Front national, sottement assimilé au nazisme, ne suffit plus.
La majorité donnée à un quasi inconnu qui s'est empressé d'intégrer des personnalités de l'ancienne opposition nommés "constructifs" répond à une question lancinante : quand travailleront-ils ensemble à redresser le pays ? C'est en cela, sans doute, qu'Emmanuel Macron est "gaulliste" ou du moins que les constructifs le sont. A partir de quoi Laurent Wauquiez ne peut être qu'un intérimaire, dans l'attente de jours meilleurs. Comme au Parti socialiste, d'ailleurs. Qui saurait aujourd'hui dire spontanément le nom du chef du Parti socialiste ? Seul demeure un spectre, François Hollande qui erre encore à travers le monde et dont on croit entendre encore la petite voix nasillarde... Le Parti socialiste, lui, licencie les deux-tiers de ses salariés, vaincu par le chômage qui a investi la maison.
Que veut dire cette incapacité des Républicains à exclure les constructifs ? La réunion était annoncée en août. Il y eut débat puis un vote rendu inopérant -et ridicule- par manque de participants : il fallait 63 votants, ils n'y étaient pas (Le Figaro). Cela veut dire que les plus hauts responsables du parti ne se déplacent pas pour aller aux réunions et que la méthode Wauquiez a déjà échoué : il ne rassemble même pas son camp pour prendre la décision d'exclure ceux qui en sont partis. Paradoxe. C'est un navire qui n'a plus de programme donc pas de cap, pas de voiles et plus beaucoup d'équipage... Ses membres ont embarqué sur la République en marche qui a pris une encâblure d'avance, ayant -pour l'instant- laissé s'échouer le FN et réduit les deux autres à l'état de bateau-fantôme...