30.000 ou 150.000 derrière Mélenchon ?

Du jamais vu... Pas le nombre de manifestants mais l'écart entre les chiffres de la police et ceux des organisateurs. Selon la police, 30.000 manifestants sont allés de Bastille à République derrière Jean-Luc Mélenchon. Selon la France insoumise, ils étaient 150.000 ! Les organisateurs espéraient 130.000 participants. Aucun journal n'avance une estimation indépendante. Le Figaro reprend ces deux chiffres, comme Paris-Match, Les Echos, France Info... 

Place de la République, Jean-Luc Mélenchon a tenu un long discours, dont une phrase est restée : « C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE... » Tollé chez les ministres concernés et chez quelques commentateurs étonnés de la référence.

Les ordonnances réformant le Code du travail ont été promulguées vendredi et publiées au Journal officiel ce samedi. Néanmoins, Adrien Quatennens, député France insoumise, a lancé :

« On n’organise pas un baroud d’honneur, les gens ne sont par là pour faire un défilé de mode. On est là en train de signifier à Emmanuel Macron qu’on répond présent au bras de fer qu’il a souhaité. Si lui ne céde pas, on ne cédera pas non plus. »

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu'il espère revenir dans la rue :

« Nous sommes prêts à nous ranger derrière les organisations syndicales, mais pour déferler à un million sur les Champs-Elysées. »

Dans un premier temps, il annonce une "casserolade" samedi 30 septembre, chacun étant appelé à dire son désaccord en tapant sur des casseroles dans la rue. 

On se souviendra que dès ce lundi 25, les routiers sont en grève et menacent de bloquer les centres de distribution de carburant. D'autres secteurs seront touchés.

Vers 17 heures, discours place de la République (photo France insoumise).

La vidéo de la France insoumise (discours de M. Mélenchon à 20 mn).

Fausses notes

On notera enfin l'étonnante prestation de Raquel Garrido, porte-parole de la France insoumise,  qui remet en cause la légitimité des institutions, puisqu'elle appelle le peuple "souverain" à résister au pouvoir qu'il vient d'élire, autant au Président qu'aux députés...

Le Huffington Post remarque que l'acteur Philippe Torreton taxe Jean-Luc Mélenchon de populisme à travers une lettre publiée le jour-même dans L'Obs.

« Des mots durs, dont l'origine est la colère ressentie par l'acteur face aux affiches de la manifestation de ce samedi contre "le coup d'Etat social". Un slogan jugé "grave" et même "choquant" par Philippe Torreton, qui développe: "Emmanuel Macron a gagné l'élection sur un programme et une méthode. Devenu président, il applique son programme et sa méthode. Il n'y a donc, ni de près ni de loin, un coup d'État. Cela s'appelle la démocratie. 

Il tient à rappeler que Jean-Luc Mélenchon fait partie "de ce système qui autorise des élections et permet des changements de gouvernance", rappelant ainsi que le leader de la France insoumise a occupé les fonctions de "conseiller général, président délégué du conseil général de l'Essonne, ministre, député, sénateur...". »