La manifestation de Bastille était bien gardée

Sous haute surveillance, la manifestation du 23 juin autour du bassin de l'Arsenal, à Paris, n'a finalement pas connu d'incident, pas même de lancer de grenade à gaz lacrymogène. Les contrôles étaient nombreux avant d'entrer dans le périmètre protégé.

Le départ à 14 heures était fixé place de la Bastille. Le parcours d'environ 1,6 km a été bouclé rapidement et jusqu'à 16 heures, les manifestants ont tourné en scandant des slogans hostiles à la loi Travail ou loi El Khomri. Les leaders des principaux syndicats et quelques hommes politiques étaient là.
 

Des journalistes arrêtés préventivement

Les forces de l'ordre ont procédé à plus de 110 interpellations dans le pays. Plusieurs journalistes arrêtés ont relaté via l'application Periscope leur voyage en "panier à salade" dans le quartier, jusqu'à un accueil dans un commissariat.

Parmi eux, les photographes de Taranis News et Street Politics, souvent militants, comme Alexis Kraland, qui nous avait donné des photos, ou Gaspar Glanz. « Arrêter préventivement les manifestants et les journalistes avant une manifestation, c'est digne de la science-fiction, pas d'une démocratie », a déclaré Alexis Kraland. Ils ont été libérés après la fin de la manifestation. Porter des équipements de protection (casque ou lunettes) était interdit sur la zone de manifestation. Le motif officiel de leur interpellation : « Attroupement en vue de commettre un délit », précise Alexis Kraland. Après quatre heures de vérification d'identité, après la manifestation aussi, ils ont été relâchés.

Les photos de Raphaël Kessler, en noir et blanc et couleur.