Les migrants doivent abandonner le lycée occupé
Publié le Par Fabrice Bluszez
Fabrice Bluszez
A Paris, dans le très calme quartier de l'avenue Simon-Bolivar, un lycée est occupé par des migrants venus du squatt de Stalingrad. Mais la région Ile-de-France a demandé l'évacuation.
Tout commence au métro Stalingrad, dans le 19e arrondissement. Sous les voies aériennes, un campement a été installé. Des tentes, des matelas sur des palettes. Plus d'un millier de migrants de toutes nationalités vivent là ou plutôt reviennent dormir là. Ils sont quasi invisibles dans la journée.
Le soir, ils mangent grâce à l'organisation Chorba pour tous. En file sur la zone piétonne centrale sur l'avenue de Flandre, ils attendent un repas qu'ils mangent sur le trottoir. Régulièrement, l'endroit est évacué.
Plus de 1.600 personnes auraient été emmenées en car lundi 2 mai, en présence du ministre du Logement, Emmanuelle Cosse. Le Monde précise que les précédentes évacuations datent du 7 et du 20 mars. Les gens reviennent...
Chaque soir, vers 18 heures, les bénévoles garent leur fourgon le long du trottoir. Une centaine de personnes font la queue sagement pour obtenir un bol de soupe, du pain. Ils s'assoient en petits groupes à proximité et dînent ensemble.
L'aubaine d'un lycée désaffecté
Certains, une centaine, avaient quitté les lieux le vendredi 22 avril pour rejoindre le lycée désaffecté Jean-Jaurès. Ils seraient 100 à 300 dans cet établissement où ils disposent d'eau courante, de douches, de toilettes. Les fenêtres ont été occultées par de grandes affiches réclamant un meilleur accueil pour les réfugiés. Des règles de vie sont affichées à l'entrée, strictement contrôlée. Le site Street Press, dont le siège est proche, suit ce dossier.
Devant l'entrée du lycée Jean-Jaurès, le dimanche 1er mai. A gauche, sur les panneaux, les règles de vie. A droite, Une dame lit un appel à de meilleures conditions d'accueil. A ses pieds, le carton dit : "France qui vend des armes, que fais-tu pour les réfugiés ?"
Le vendredi 29 avril, Valérie Pécresse, président de la région, a obtenu du tribunal administratif une expulsion des squatteurs qui avaient 72 heures pour évacuer. Les réfugiés et les associations qui les soutiennent avaient marché ensemble jusqu'au tribunal (Les Inrocks). Ce délai est désormais écoulé.