Jeudi 28 avril : la journée des évacuations
Publié le Par Fabrice Bluszez
Louis WItter
La journée de manifestation contre la loi travail a été marquée par des incidents à Nation. Deux évacuations difficiles aussi, en soirée : le théâtre de l'Odéon et Nuit Debout à République.
Le bilan de la journée du 28 avril est double : social et ordre public.
Au plan social, les manifestations contre la loi travail ont rassemblé, à Paris,selon la préfecture de police, 14.000 à 15.000 personnes (60.000 selon la CGT) et, en province, environ 170.000 personnes selon les autorités (500.000 personnes selon la CGT). On retiendra plus volontiers le chiffre des autorités.
Paris, le 28 avril. La manifestation elle-même s'est déroulée dans le calme (photo UEC).
Globalement, les chiffres sont moindres qu'au 9 avril et carrément inférieurs de moitié à ceux du 31 mars. Pourquoi ? D'une part, les étudiants étaient en vacances. D'autre part, le projet de loi a évolué. Les députés ont même fait savoir ce vendredi 29 avril qu'il n'envisageaient plus de voter la taxation des CDD, preuve de réalisme économique. Le Parlement en débattra à partir du 3 mai.
Le deuxième bilan est celui de la violence. A Paris, non loin du pont d'Austerlitz, ce samedi, à partir de 16 heures, des manifestants cagoulés s'en sont pris aux forces de l'ordre. Un policier blessé au visage a été hospitalisé dans un état grave. Entre jets de gaz lacrymogène et grenades de dispersion, les incidents ont continué jusqu'à la place de la Nation, évacuée dans la soirée.
Paris, le 28 avril. Le policier blessé a été évacué dans un état grave (photo Louis Witter).
A Nantes (Loire-Atlantique) et Rennes (Ille-et-Vilaine), d'autres incidents ont eu lieu. Il y a eu au total, dans toute la France : 200 interpellations et 70 membres des forces de l'ordre blessés.
Nuit Debout jusqu'à minuit, pas plus...
A Paris, les intermittents du spectacle qui occupaient depuis dimanche 24 le théâtre de l'Odéon ont été évacués par les forces de l'ordre. Un accord a été trouvé le jour même sur l'assurance chômage dans ce secteur.
A Paris toujours, des militants de Nuit Debout, issus de la commission #onoccupemieuxqueça, qui avaient décidé de s'installer pour la nuit place de la République, en ont été chassé par les CRS. Dans la semaine, la préfecture de police avait reçu des représentants des commissions pour leur proposer de cesser toute activité à 23 heures au lieu de minuit en semaine.
L'évacuation de force, de minuit à 3h30 du matin, n'a pas été sans dégât : deux voitures Autolib et des scooters brûlés. Et 24 personnes en garde à vue.