Nuit Debout : la République comme un marché des idées
Publié le Par Fabrice Bluszez
Fabrice Bluszez
Avec Nuit Debout, la place de la République, à Paris, prend l'allure, le soir d'un marché des idées. Visite en images.
Le lundi 18 avril ou 49 mars 2016, les participants au mouvement Nuit Debout sont toujours place de la République, à Paris. Sans s'installer, c'est désormais interdit et jusqu'à minuit, pas plus ! On y vient comme à un marché nocturne, flâner entre les stands ou participer à la grande assemblée générale de 18 heures...
Paris le 18 avril ou le 49 mars. Autour de la statue de la République, devenue mausolée, on s'installe et on discute. Des jeunes font du skate.
Ici, on est vegan ou militant de la cause animale. La dame à gauche porte le badge de l'association L214. Sur la table, des dépliants et des tracts dont celui de la marche contre les abattoirs, le 5 juin.
Les avocats debout proposent des consultations gratuites. Devant eux, une multitude de codes à la couverture rouge.
L'assemblée générale réunit un millier de personnes à partir de 18 heures. Les orateurs ont chacun cinq minutes pour exprimer une idée, une revendication, le malaise d'une vie.
Il est ému. Il cherche ses mots. Il dit en même temps une misère, une révolte et une espérance. La parole aux oubliés...
"Ici on dort", dit le carton. Il y a une tente à montage rapide et quelques cartons. Et à minuit, tout disparaît.
Les mieux installés : Radio Debout et TV Debout... Alimenté par un petit générateur, le matériel de traitement du son et de l'image sert de lien avec le reste du monde.
Chaque soir, il faut démonter ou abandonner le "mobilier". Atelier bricolage donc. On cloue et on peint, ici, le drapeau de l'infirmerie.
La cantine propose ce soir de la soupe de légumes. Les besoins ? Des couverts jetables et "Urgents : boutteil de gaz". Ce n'est pas très bien écrit mais l'ambiance est chaleureuse.
Ils sont environ 2.000 chaque soir sur la place de la République. Certains ne viennent que flâner, prendre l'air du temps. Mais l'assemblée générale est un peu la messe de l'endroit.
La biblio debout : on apporte un livre et on peut donc en prendre un.
Pas de manifestation de gauche sans falafels, spécialité qui se veut souvent palestinienne. Ceux-là sont préparés avec soin et il y a de l'attente.