Paris : Nuit Debout a atteint le dimanche 48 mars

Dans le calendrier révolutionnaire de Nuit Debout, qui commence le 31 mars 2016 et se poursuit sur le même mois, nous sommes donc le 48 mars. Un week-end, donc jours d'affluence et  nuit avec risque de débordements. Il n'y en eut pas.

 

L'organisation s'étoffe. Les matériels indispensables, abris et supports, un temps interdits, sont réinstallés. Les commissions sont toujours là, se réunissant à heure fixe (14h30, 15 heures, beaucoup à 16 heures, 17h30 et la dernière, LGBT à 21h30) pour donner la parole à qui le désire. Elles disent les préoccupations du mouvement : action, féministe, logement, numérique, démocratie, mutualisation, jury citoyen, climat, économie, manifeste, animation, campement, perspectives et projets et LGBT (lesbiennes, gay, bi et trans).

 

Ce dimanche, tout tourne autour du film Demain, de Cyril Dion et Mélanie Laurent, qui sera projeté à 22 heures. Sorti le 2 décembre 2015, le film a reçu un César du meilleur documentaire.
 

Il présente, dans dix destinations autour du monde, des gens ordinaires qui inventent demain en mettant en oeuvre des solutions concrètes aux problèmes d'aujourd'hui.

On se souviendra que Nuit Debout avait comencé en projetant le film Merci Patron.

 

La place s'organise, de 11 à 18 heures, en quartiers : économie, écologie, démocratie, éducation.

 

• Quartier économie : atelier et stand sur la monnaie locale, jeu de rôle sur la monnaie locale, jeu éprouvette de valeurs, atelier revenu de base salaire à vie
• Quartier Ecologie : création de jardins, potager et banque de graines, disco soupe, débat sur le réchauffement climatique, atelier tri des déchets
• Quartier Démocratie : atelier constituant, atelier tirage au sort, atelier hacking, atelier processus de vote
• Quartier Education : atelier groupe de travail « repenser l’éducation », atelier « réaction croquis éducatif , atelier « éducation populaire », atelier dessin pour enfants.

 

Le thème : agir pour demain

 

Il y aura aussi, ce dimanche, de 14 à 17 heures, une conférence intitulée : Economie, énergie, éducation, agriculture, démocratie : les alternatives existent déjà ! Trois heures : on est dans le format des Conférences gesticulées. La place a aussi son Université populaire, de 13 à 19 heures. Elle sera suivie d'une assemblée populaire sur le thème : Agir aujourd'hui pour demain.

 

Le souci, c'était de passer le relais. Les banlieues suivent toujours difficilement. Des rendez-vous Nuit Debout sont prévus en Seine-Saint-Denis : à 18 heures à Saint-Ouen puis 19 heures place Arafat-Rabin à Bobigny. Un autre à Ivry (Val-de-Marne) à 18 heures. Dans le reste de la France, des mouvements ont été lancés dans des grandes villes mais aussi des agglomérations moyennes : Saintes (Charente-Maritime), Morlaix (Finistère), Lorient (Morbihan), La Roche-sur-Yon (Vendée)...

 

La Nuit Debout s'achève vers une heure du matin le week-end (photo Léo Dubois).

 

La photo ci-dessus est celle d'un militant. Un photographe professionnel signe la photo de tête (la statue de la République). On verra son travail sur les gens de Nuit Debout sur son site.

Le mouvement est évidemment regardé de l'extérieur, dans toute l'Europe. D'Espagne où il évoque les Indignados et la naissance de Podemos. De Grèce où l'ex-ministre de l'Economie,Yannis Varoufakis, a pris son bâton de pèlerin pour venir dire sa solidarité, en cinq minutes, à République, ce samedi 16 avril.

 

Au Québec, Charles-Etienne Filion, dans le Huffington Post, écrit ceci :

 

« Des assemblées constituantes avec des règles de fonctionnement «fixées grossièrement» sur un arbre ; des prises de parole en public d'où personne n'est exclu, pas même les mendiants ; des opinions diverses, même si toujours d'inspiration gauchiste, passant des pragmatiques aux anarchistes, le tout dans une ambiance bon enfant. La France, par ce mouvement, semble pour un temps retrouver ce qui a fait d'elle une nation si riche, si forte : son humanisme populaire.

Jean-Jacques Rousseau et ce bon vieux Voltaire, qui surveille son boulevard de là où il est, doivent en sourire un coup en voyant cela... »

 

L'anecdote de la nuit de samedi à dimanche : l'écrivain Alain Finkelkraut a été "chassé" de  la place par les militants. Les jeunes communistes ont revendiqué cette action sur Twitter.

La vidéo...