COP21 : la Place de la République, théâtre d’affrontements entre forces de l’ordre et manifestants
Publié le Par Laurent Pradal
Flickr - Roberto Maldeno
Cet après-midi, malgré l’état d’urgence interdisant les regroupements, des manifestants se sont retrouvés Place de la République et des échauffourées ont éclaté avec les forces de l’ordre.
Un face-à-face violent. Voilà ce à quoi se sont confrontées les autorités, qui ont dû faire face à une centaine de personnes voulant en découdre Place de la République. Aux alentours de midi, des manifestants, encapuchonnés et foulards sur la bouche, tous habillés de noir, se sont rassemblés sur l’Avenue de la République à l’appel d’un groupuscule se nommant « Anticop21 », et criant haut et fort « Etat d’urgence, Etat policier. On nous enlèvera pas le droit de manifester ».
C’est à ce moment précis que les échauffourées ont commencé : jet de chaussures et de bouteilles sur les CRS présents sur place, ce à quoi les forces de l’ordre ont riposté en lançant du gaz lacrymogène et de grenades assourdissantes, avant de charger, obligeant les manifestants à se replier sur la Place de la République. Selon l’AFP, certains manifestants auraient également jeté une barrière de sécurité sur les CRS.
Des bougies utilisées comme projectiles
Au même moment se tenait une « manifestation » peu commune, puisque des centaines de paires de chaussures ont été entreposées sur la Place, représentant toutes les personnes qui n’ont pas pu se déplacer pour la marche pour le climat prévue pour la COP21, état d’alerte oblige. Un mémorial en hommage aux victimes des attentats est également présent sur la Place de la République. Ce dernier aurait, semble-t-il, été saccagé par les « éléments violents » du groupe « Anticop21 », comme les a appelé la préfecture de police dans un tweet cet après-midi.
Manifestation interdite à république, des éléments violents s'en prennent aux forces de l'ordre. pic.twitter.com/eWbqSah4VZ
— Préfecture de police (@prefpolice) 29 Novembre 2015
Des bougies et des bouquets de fleurs auraient été utilisés comme projectiles sur les forces de l’ordre, ce qui a incité des militants se recueillant à faire une chaîne humaine autour de la statue au centre de la Place pour éviter que le saccage soit total. A 16h, les autorités faisaient évacuer les manifestants encore sur place. Des autorités qui ont également « souillé» le mémorial en marchant sur des fleurs et bougies, comme le rapporte Libération ou encore Buzzfeed. Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a indiqué lors d’un point presse autour de 18h que 208 interpellations avaient eu lieu et que parmi ces interpellations, 174 personnes avaient été mises en garde à vue. Le Président de la République a dénoncé l’action de ce groupuscule, la qualifiant de « scandaleuse », alors que le Premier ministre, Manuel Valls, s’est dit outré sur Twitter et a qualifié ses actions « d’indignes », et demandant de « respecter la mémoire des victimes ».