Résidences secondaires : Paris au cœur du projet de surtaxe
Publié le Par Antoine Sauvêtre
Vincent Brassinne - flickr
Le gouvernement a proposé d’augmenter de 20% la taxe d’habitation sur les résidences secondaires. A Paris, ville qui fait partie des zones concernées par la mesure, l’exécutif reçoit cette nouvelle avec satisfaction.
La proposition du gouvernement d’augmenter la taxe d’habitation sur les résidences secondaires semble peu à peu trouver ses soutiens. Alors que le ministre du Travail François Rebsamen avait repoussé l’idée, le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert l’a affirmé devant l’Assemblée nationale : les communes pourront, si elles le souhaitent, surtaxer les résidences secondaires dans les zones dites « tendues », c’est-à-dire celles où l’offre de logement est inférieure à la demande. Une trentaine d’agglomérations, listées dans la loi Alur, sont ainsi concernées, notamment sur les côtes Atlantique et méditerranéenne, dans les Alpes et dans le Sud-Ouest mais surtout en Ile-de-France.
La Mairie de Paris favorable
A Paris, la surtaxe sur les résidences secondaires satisfait l’exécutif. Et pour cause, l’idée d’une « taxe week-end », comme elle était appelée lors d’une première proposition du gouvernement en 2012, faisait partie de l’accord de campagne pour les municipales passé entre le PS et le PCF de la capitale. Or c’est précisément Ian Brossat, membre du Parti communiste, qui occupe le poste d’adjoint chargé du logement et de l’hébergement d’urgence à la Mairie de Paris. « Sur le principe nous y sommes favorables, a-t-il déclaré aux Echos. C’est une mesure juste et légitime. Personne ne peut accepter que l’on ait 80 000 résidences secondaires parfois occupées une semaine par an alors que les Parisiens souffrent de la pénurie de logements ».
Remettre des logements inoccupés sur le marché
Avant les municipales déjà, le PCF parisien voyait en cette surtaxe la possibilité de remettre sur le marché de l’immobilier des logements quasiment inoccupés par ses propriétaires. Un argument aujourd’hui repris par le gouvernement. « Tout ce qui peut contribuer à remettre des logements dans le circuit des locations est positif et utile, insiste Ian Brossat avant de dresser un bilan des résidences secondaires dans la capitale. Dans certains quartiers, on peut avoir jusqu’à un quart ou un cinquième de résidences secondaires. Ca n’est pas bon pour l’équilibre des quartiers ».
Le taux divise encore
Selon l’Insee, dont les derniers chiffres datent de 2011, 6,8% des logements parisiens sont des résidences secondaires et logements occasionnels, soit 91 835 logements. La même année, 98 698 logements étaient également vacants dans la capitale, soit 7,3% des appartements ou maisons. Dans les zones concernées, la taxe d’habitation sur les résidences secondaires pourraient augmenter de 20%, avec un dégrèvement pour les résidences détenues pour des motifs professionnels notamment. Sur ce point, le groupe communiste au Conseil de Paris diverge. « Se limiter à une surtaxe de 20% ne serait, dans le cas parisien, pas assez dissuasif, juge son président Nicolas Bonnet dans un communiqué. Le gouvernement doit laisser les communes fixer cette taxe au niveau où elles le souhaitent ». Un bon moyen pour les communes, de compenser la baisse des dotations de l’Etat mais dont elles ne pourront pas toutes bénéficier.