Laurent Lafon : Vincennes symbolise l’histoire de France
Publié le Par Paris Dépêches
Le 13 janvier, Nicolas Sarkozy annonçait sa volonté de créer un Musée de l’Histoire de France "dans un lieu emblématique de notre histoire". Plusieurs sites sont en lice : l’hôtel des Invalides (option peu probable), le château de Fontainebleau (77) et le château de Vincennes (94). Dans une interview à Paris dépêches, le maire (Nouveau Centre) de la ville, Laurent Lafon, défend son projet en soulignant les liens qui unissent Vincennes à l’histoire de France.
Paris dépêches : Vous vous êtes rendu deux fois à l’Elysée en juin pour défendre la candidature de Vincennes… Quel a été votre premier argument ?
Laurent Lafon : Le choix de Vincennes est une évidence. C’est le site qui symbolise le mieux l’histoire de France. Dans l'enceinte même du château, les traces de mille ans d'histoire sont encore visibles.
Ne craignez vous pas d’abîmer les lieux ? A la fin des années 80, certains ont cru que la pyramide du Louvre allait gâcher la grandeur de l’édifice… Allez-vous tomber dans la même polémique ?
Non. Le château s’est construit, au fil des siècles, en plusieurs étapes. Des éléments datent du Moyen Age, d’autres de l’époque de Louis XIV, certains du 18ème siècle… Se bâtir au fil de l’histoire, c’est la nature même du château de Vincennes. Pour continuer cette tradition, notre 21ème siècle doit marquer son empreinte : nous allons le faire avec ce musée.
© Mairie de Vincennes
Le maire de Fontainebleau défend la candidature du château de sa ville… Il met en avant la décentralisation. Qu’en pensez-vous ?
Moi, je mets en avant le Grand Paris. Des personnalités politiques de premier plan, comme Bertrand Delanoë maire de la Capitale, soutiennent notre candidature. Il y aussi un consensus d’élus de droite et de gauche de tout le Val-de-Marne. C’est un signe. Et puis ce qui compte pour moi, c’est d’assurer le succès de l’installation du musée via l'agglomération parisienne… Et le succès passera par l’accessibilité au site. Dans ce domaine, Vincennes est la ville idéale : nous avons la ligne 1 du métro et le RER A.
Pensez-vous avoir le soutien de Frédéric Mitterrand, ministre de la Culture ?
Je ne l’ai pas encore rencontré. Le musée est un projet présidentiel, c’est Nicolas Sarkozy qui décidera. Je pense en plus que le ministre à d’autre préoccupations comme la loi Hadopi. De toute évidence, je suis confiant. Nous venons d’avoir le soutien d’historiens renommés et le site internet herodote.net* a publié un dossier spécial.
Si le musée s’installe chez vous, les impôts vont-ils augmenter ?
Non, c’est un projet financé par l’Etat.
Comment comptez-vous demander leurs avis aux Vincennois ?
C’est ce que nous faisons depuis le début. Un comité de soutien s’est créé. Sur son site internet**, nous avons déjà 5 000 signatures. Ce qui est sûr, c’est que les Vincennois sont déjà fiers de ce musée.
Quelle forme devra t-il avoir selon vous ?
Il me semble que les nouvelles technologies doivent y tenir une place prépondérante. Il faut que le concept même soit vivant. Il faut également de la précision : on ne devra occulter aucun fait historique.
*http://www.herodote.net
**http://www.pourlemuseedelhistoiredefranceavincennes.com