SportHebdo : Eddie aurait mieux fait de se taire…
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
Daily Express
Ils l’ont déclaré sur les terrains et dans les salles, ils l’ont lâché en zone mixte ou en conf’de presse, ils l’ont écrit dans la presse, ils l’ont dit sur les antennes, on l’a vu ou entendu à la télé : l’actualité sportive vue au travers des mots et d’un autre œil.
« J’ai trouvé les jeunes Français magnifiques, pleins de confiance. » Curieusement, excepté ce compliment du barbu pilier anglais, Joe Marler, on n’a rien lu ou entendu de la bouche d’Eddie Jones dans tous les commentaires et analyses d’après France-Angleterre. Vous savez, celui qui promettait l’enfer aux Bleus, qui annonçait « Intensité et brutalité » que les jeunes Français ne connaissaient pas. Tout juste a-t-on pu lire dans Ouest-France un timide « Il faut rendre hommage au jeu de la France, et à sa jeunesse » avant d’avouer ignorer les raisons de l’absence de réponse de l’équipe de la Rose à l’intensité française… Mister Eddie Jones l’a donc joué "discret" en se disant peut-être qu’il aurait mieux fait de se taire et qu’à l’avenir il se gardera ses tonitruantes et ambitieuses déclarations… A vouloir se prendre pour un Anglais sûr de son rugby, l’entraîneur australien s’est fourvoyé et a mis ses troupes en situation délicate. Car même si Joe Marler s’en défend d’un énigmatique « Cela ne rend pas ma vie à moi plus compliquée, c’est sûr. », on peut imaginer que, sous l’emprise de leur coach, les Anglais, sûrs de leur fait et confortés de leur puissance se sont vus un peu trop beaux face à ces gamins de l’ovalie française. Mal leur en a pris...
Comme des ballons de baudruche. Bon, les comptes étant réglés avec les Anglais, on ne pourra qu’admettre que les Français nous ont surpris et régalé. La patte Galthié ? Très probablement. En tout cas, il y avait bien longtemps qu’on avait relevé autant de sérénité dans les troupes françaises. Certes, à la reprise du jeu, alors qu’ils menaient 17-0, il faut bien reconnaître qu’on s’inquiéta de la pression anglaise et que les tourments des années passées allaient renaître. Une fois encore, le Quinze bleu allait-il lâcher et perdre son acquis et ses repères dans les quarante dernières minutes. Que nenni ! Mais c’est peut-être en ces instants d’intense résistance que s’est forgé le succès. La défense de fer, la rapidité d’exécution finit par faire craquer les Anglais qui, alors qu’ils étaient sur la ligne, se mirent à la faute. « Quand on passe autant de temps à tenter de franchir et qu’on retourne dans son camp sans rien (…) c’est comme des ballons de baudruche qui se dégonflent », avoua notre pilier barbu. Constat d’impuissance qui en dit long sur les doutes anglais.
L’humilité, Mister Jones. Bien sûr, il conviendra de ne pas verser dans un enthousiasme débordant ca comme l’écrit Jean-Pascal Arigasci dans Ouest-France, « le passé incite à la prudence ». Des corrections doivent être apportées dans la conquête et dans la coordination en touche notamment Mais franchement avec une paire Dupont-NTamack sans peur et imaginative, un arrière Bouthier qu’une première cap n’a pas effrayé, des Aldritt et Le Roux infatigables et un capitaine Ollivon efficace, entre autres, Galthié a de quoi bien travailler. Pour conclure, on donnera le mot de la fin à Gaël Fickou, maître es-défense,qui s’adressa à Mister Eddie Jones en ces mots : « Au rugby, il faut rester humble. On a été agacés d’avoir été pris pour des gamins. » On vous l’a dit, l’Australien aurait mieux fait de se taire…
Eddie Jones et ses joueurs anglais (photo DR).
Infatigable. « Je lance une série dont le nom sera : "Objectif Ligue 1". Je vais proposer un feuilleton. » Il est encore président du rugby toulonnais jusqu’à la fin de saison mais n’en est plus le propriétaire. Mais Mourad Boudjellal n’aime pas l’inactivité et est un homme de défi. Son prochain objectif : prendre le contrôle du SC Toulon football et l’amener en Ligue 1. Sacré pari : car aujourd’hui, le SC Toulon est actuellement dernier de National ! Infatigable Boudjellal…
Vite dit, bien dit. « Je me sentais dans une bulle qui m’emprisonnait et m’empêchait d’être moi-même. » Champion du monde ex-aequo avec Camille Lacour sur 100 dos en 2011, quatre fois en or aux Mondiaux 2015, Jérémy Stravius, 31 ans, a décidé de raccrocher son maillot. Un grand champion qui n’a pas eu l’aura qu’il méritait…
« Je ne serais pas allé sur le court si j’avais pensé n’avoir aucune chance, il y avait quelque chose à faire ». En fait, touché aux adducteurs, Roger Federer ne se donnait que « 3% de chances » et, , n’a rien pu faire en demi australienne face à Djokovic. Mais renoncer ou quitter le court n’est pas le genre de la maison suisse : en plus de 1500 matches, ‘’Rodgeur’’ n’a jamais abandonné ! Respect…
« Je suis l’entraîneur, quelqu’un doit décider qui sort et qui rentre, et c’est moi. Kylian est très intelligent, il sait ce qu’il fait (…) Ce ne sont pas de bonnes images. » Kylian MBappé n’aime pas être sorti, comme beaucoup de ses collègues et confrères. Mais si colère il y a eu pour son remplacement contre Montpellier, c’est aussi parce que le Parisien est en phase de négociation avec son club. En clair : si Thomas Tuchel me sort trop, je partirai…
LA phrase. « Spinoza dit que pour toucher au bonheur, il faut allumer de petits feux : on va allumer ces petits feux un peu partout et on va voir si ça prend. Commençons par nous donner des petites missions pour lancer un peu partout des moments forts, enchanteurs. » En attendant, Fabien Galthié, nouveau sélectionneur du Quinze de France, a bien réussi son baptême du feu …
(Sources : L’Equipe, Le Parisien/Aujourd’hui, internet)