SportHebdo : la tristitude, c’est comme un dimanche à Dublin
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
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Triste semaine : un Quinze bleu près du néant et un onze parisien qui s’y croyait déjà. A part ça, le karaté et le squash croient encore aux Jeux de Paris et les bons mots de la semaine. L’actualité du sport avec un autre regard…
Néant. La tristitude, c’est comme…Qu’on ne s’y trompe pas : le score 24-16 de la défaite en Irlande est plus que flatteur pour le Quinze de France. Les deux essais ont été inscrits dans les trois dernières minutes alors que les Irlandais, sûrs de leur succès, avaient déjà remplacé quelques cadres (Sexton, Best et Furlong, probablement les meilleurs joueurs du monde à leur poste) et fait tourner l’effectif, histoire que tout le monde en profite et justement déconomiser ces cadres avant le prochain chox contre galles. En fait, ces deux essais français pourraient presque rassurer : pour avoir pu jouer cinq minutes, les Français ont planté deux fois derrière la ligne. Sacré ratio, vous ne trouvez pas ! Quelle efficacité ! Non, mais si on plaisante, c’est surtout pour oublier qu’on se désespère. On se désespère de cette équipe qui a approché de très très près « le néant » comme l’a osé Mathieu Lartaud samedi imité ce lundi par L’Equipe en titrant ‘’Le néant vert’’.surtout en première mi-temps. 40 minutes indignes d’une équipe de réputation soit-disant en train de se construire, acculée dans ses 22 mètres par un ouragan de déferlantes vertes sans la moindre possibilité de trouver le moindre cap, sans boussole. Comme un bateau à la dérive. On ne reviendra pas sur les lacunes techniques, physique et tactiques de ces marins bleus qui n’ont eu que leur orgueil (ou ce qu’il en reste) pour se défendre d’un ‘’héroisme’’ impuissant contre les éléments et ne pas sombrer au tableau d’affichage… A vrai dire, on était triste pour eux, triste pour le capitaine (mais en est-il encore un ?) Guilhem Guirado avec son air de chien battu devant les remontrances de l’arbitre, triste pour ces jeunes talents Dupont, NTamack, Ramos, Penaud et Bamba qu’on a envoyé aux galères. Et enfin, tristement en colère contre ce pathétique sélectionneur grisonnant qui, après avoir avoué à la mi-temps qu’il « ne s’attendait pas à subir autant » (à se demander s’il connaît le rugby et le fighting spirit irlandais…), conclut, dans la foulée de Mathieu Bastareaud et son « On avait pourtant bien bossé cette semaine », un désolant après-midi au micro de France 2 par un affligeant : « On va retenir la leçon, on peut rivaliser… » Ah, bon ? Comme le chante Oldelaf, la tristitude, « c’est un peu (beaucoup) de détresse dans nos voix » et dimanche ça a été : C’est comme des dimanches de Tournoi à Twickenham et à Dublin…
L’hymne du PSG. « Je m'voyais déjà en haut de l'affiche (1),
en dix fois plus gros que n'importe qui mon nom s'étalait (2) ;
je m'voyais déjà adulé et riche … (3) ;
j'étais le plus grand des grands fantaisistes (4) ;
faisant un succès si fort que les gens m'acclamaient debout (5) ;
je m'voyais déjà… « (chanson de Charles Aznavour).
1) Il s’y voyait pourtant bien vainqueur de la Ligue des champions après son succès à Manchester ; 2) Sûr que maintenant PSG va s’écrire à l’encre rouge ( couleur de Manchester…) au chapitre des plus gros ratés ; 3) Adulé des supporteurs, c’est certain (encore que…*), riche c’est encore plus certain avec 500 millions de budget ; 4) Dans le genre ‘’amuseur’’ le PSG est spécialiste après Barcelone de 2017 et le Parc de mercredi dernier… ; 5) Ce n’est pas encore cette année qu’on l’acclamera comme roi d’Europe…
* à entendre leurs violentes réactions, on peut en douter…
A part ça. Mercredi matin, L’Equipe titrait en Une: « Finir le job » pour annoncer le match du PSG face à Manchester (on sait ce qu’il advint…) ; vendredi, en page intérieure, c’était « Paris fait le job ». Sauf que vendredi c’était pour le PSG … de handball qui avait remporté le sommet de Starligue face à Nantes ; comme un clin d’œil moqueur de la rubrique hand à ceux du foot…
A part ça, le karaté n’est pas résigné à l’idée d’être au programme des Jeux 2024 de Paris. Le président mondial, Antonio Espinos, annonce même que « tous les recours sont possibles… » Même chose pour le squash qui a écrit sa désapprobation à Tony Estanguet. La pétanque va-t-elle s’y mettre aussi ? A trois, c’est plus fort…
A part ça, après le selfie réalisé avec la complicité de l’OM TV pour son but contre Saint-Etienne, Mario Balotelli a inventé une nouvelle célébration de but contre Nice: une partie de pierre-feuille-ciseaux avec un coéquipier ; du grand n’importe quoi auquel les instances fédérales et internationales feraient bien de veiller avant qu’on ne tombe dans l’excès…
Ils l’ont vraiment dit. « Ca fait un mois et demi qu’on a perdu la clé et on n’arrive pas à la retrouver », de Frédéric Jean, coach de l’équipe de France féminine de biathlon après la piètre performance des Françaises dans le sprint féminin des Mondiaux ; en attendant les Bleues passent par la porte…
« On veut des Jeux révolutionnaires qui cassent les codes », de l’ex-pongiste Jean-Philippe Gatien, directeur des sports de Paris 2024 ; nous, on veut bien, mais dirait-il la même chose si on supprimait le ping-pong ( oh ! pardon, le tennis de table) des Jeux…
« Mission impossible ? Jamais… », de Ole Gunnar Solskjaer, l’entraîneur de Manchester United avant le match retour contre le PSG ; à côté le « Il ne faut pas avoir peur » de Kylian MBappé peut faire sourire…
(Sources : L’Equipe, Aujourd’hui, internet).