Paris SG : Unai Emery veut du panache
Publié le Par Jacques-Henri Digeon
SA
Unai Emery est le nouvel entraîneur du Paris SG. Il remplace Laurent Blanc et veut donner un nouveau style au club parisien.
C’était un secret de Polichinelle : Unai Emery va désormais s’installer sur le banc du Paris Saint-Germain à la place de Laurent Blanc, démis de ses fonctions et parti sous d’autres cieux (lesquels ?) dans des conditions plus qu’intéressantes (L’Equipe a évoqué un chèque de 22 millions d’euros !).
Ce sera donc cet entraîneur basque-espagnol (de son vrai nom Unai Emery Etxegoien), 44 ans, arrivant de Séville que l’on verra prochainement sur le bord des terrains de Ligue 1 et d’Europe à la manœuvre du PSG. Il s’est engagé jusqu’en juin 2018 avec une année supplémentaire en option. Avec Emery, on est loin des Mourinho, Simeone, Wenger et autres grands noms du football international qui étaient chuchotés (voire approchés) pour tenir la baguette de chef d’orchestre du club parisien. Certes inconnu du grand public, le technicien ibérique n’en est pas moins un entraîneur en devenir et déjà très coté, les trois succès consécutifs (2014, 2015, 2016) du FC Séville en Ligue Europa attestant de ses qualités de meneur d’hommes. On peut d’ailleurs imaginer que c’est cette réussite qui a conduit les dirigeants parisiens à se séparer de Laurent Blanc (malgré les onze titres gagnés) et aller le chercher en Andalousie, le champion du monde 98 n’ayant pas réussi son objectif d’atteindre le dernier carré européen, butant chaque fois en quart de finale de la Ligue des champions.
Avant Séville, Unai Emery avait officié à Valence (2008-2012), club qu’il avait amené à trois reprises à la 3e place de la Liga, puis au Spartak Moscou où il ne restera que quelques mois, étant limogé après une lourde défaite dans le derby moscovite face au Dynamo. S’il a connu la réussite européenne qu’on connaît avec Séville, il n’a, en revanche, jamais réussi à remonter sur le podium du championnat, le club sévillan terminant deux fois à la 5e place et seulement 7e la saison dernière après une mauvaise série de sept défaites en neuf matches…
Egalement, sur le plan européen il devra faire ses preuves en Ligue des champions, compétition dans laquelle il n’a jamais dépassé le cap des 1/8e de finales.
Si l’on ne peut encore présumer de ce que sera le Paris SG, il faut s’attendre à voir une équipe différente de ce que l’on a connu sous l’ère Blanc et son football bien léché marqué par la possession du ballon, les accélérations de la ligne offensive et les gestes de génie de ses attaquants. A l’inverse donc de Laurent Blanc et de son stoïcisme, le Basque, réputé pour vivre les matches intensément sur le bord de touche, le Basque demandera avant tout du mouvement, de la passion et du panache, axant son système de jeu sur l’agressivité (dans le bon sens du terme) dans la récupération et la contre-attaque dynamique. « Je veux une équipe avec une identité de jeu qui non seulement veut gagner mais gagner avec panache », a t –il d’ailleurs déclaré (L’Equipe du 29 juin).
Bien entendu, Unai Emery arrivera à Paris accompagné de ses adjoints. Sur le plan de l’effectif, il souhaite faire venir de… Séville le milieu international polonais Grzegorz Krychowiak. Mais il faudra probablement encore attendre les semaines à venir pour connaître le visage du nouveau PSG, le nouvel entraîneur devant d’abord prendre ses marques puis proposer ses souhaits de renforts. Enfin, il lui faudra également -et ce n’est pas la moindre des choses- apprendre à gérer l’ego des vedettes parisiennes. Mais Unai Emery a, semble t-il, du répondant tant sur le plan humain que sportif et déjà une solide réputation de meneur d’hommes.