SportHebdo : soyons indulgents

Indulgence. Un seul être vous manque… A l’autre bout du monde, les Bleus du Sept, privés de leur joueur vedette, ont terminé derniers du tournoi de Sydney avec cinq défaites en cinq matches. Il en eut été probablement avec Virini Vakatava. Mais voilà, Guy Novès avait décidé de leur chiper pour, d’abord  le tester en Quinze, mais aussi ranimer la flamme d’une attaque tricolore éteinte sous l’ère Saint-André. Avec un crochet inoui ponctué d’un premier essai, quelques rushs audacieux, une présence solide en défense et surtout cette déferlante au milieu de plusieurs Italiens (il y a du Lomu dans ce joueur), le Fidjien du Racing a donné raison au nouveau sélectionneur. Cela étant, ce sera, avec la victoire (23-21) et l’efficacité de Plisson aux tirs au but, la grande satisfaction de ce France-Italie d’ouverture. Car, par ailleurs, on s’est bigrement ennuyé dans ce match sans passion, en manque d’agressivité et au rythme saccadé entre deux équipes, soyons indulgents, en reconstruction et visiblement pas libérées. Quel contraste avec le furieux combat du lendemain entre  Irlandais et Gallois (16-16), les prochains adversaires des Bleus. Là, il faudra plus qu’un Vakawata…

C…. A Lens, les Red Tigers interdits de stade par le président Martel ; à Saint-Etienne, les Magic Fans déploient des banderoles détournant les slogans de paix du 13 novembre ; à Lyon, les Bad Gones décident de ne pas faire leur chant guerrier, « Ahou » ; à Marseille, le Club central des supporters réclame 4 millions à l’OM pour rupture abusive de contrat. Et dimanche, le ‘’classique’’ OM-PSG s’est déroulé dans le meilleur esprit avec seulement dix-sept fautes sifflées et un seul carton jaune (Thiago Motta) un record dans un match. Mais, rassurez-vous, on a quand même eu droit à un caillassage du bus des Parisiens avant le match suivi, bien sûr, de quelques échauffourées face aux forces de l’ordre. La loi anti-hooligans qui vient d’être renforcée en vue de l’Euro suffira t-elle à les rendre moins stupides (ou moins c… si vous préférez) ? On peut craindre de déjà connaître la réponse… Mais comme l’a dit un jour Guy Carlier (22 février 2009) : « S’il fallait interdire tous les cons de stade, il n’y aurait plus grand monde dans les tribunes ».

Campagne. Karim Benzema ne pourra pas reprocher un manque de soutien au monde du football. Depuis quinze jours, de Zidane (« Les choses s‘arrangent pour Karim »)  au lyonnais Jean-Michel Aulas (« Si on peut aider à ce qu’ils -Benzema et Valbuena- soient plus proches ») en passant par son capitaine Sergio Ramos (« Nous avons essayé de le protéger »), les messages ‘’subliminaux’’ se multiplient pour redonner une ‘’virginité’’ à l’attaquant du Real. Les superbes prestations du Madrilène viennent en tout cas à point nommé pour le dédouaner : en clair, s’il est en grande forme, c’est qu’il n’a pas de souci et donc rien à se reprocher. On en vient même à se demander si cette campagne de ‘’cause nationale’’ n’est pas orchestrée pour mettre la pression en vue d’accélerer la décision de justice. Le paradoxe dans l’affaire, c’est que Valbuena, qui, ne l’oublions pas, est la victime, se morfond dans le onze lyonnais, en vient à déclarer qu’après tout il pourrait rejouer aux côtés de Benzema et que les observateurs s’interrogent même sur sa présence avec les Bleus pour l’Euro.

Tricheries. Aux récents Mondiaux de cyclo-cross, une obscure concurrente belge a été pincée avec un vélo équipé d’un moteur (SportHebdo du 2 février). A l’heure où la lutte contre le dopage ‘’médical’’ devient de plus pointue, allons-nous vers un sport où la technologie fera la part belle à la triche. Imaginons… En athlétisme, une perche équipée à son extrémité d’un ressort déclenché juste après l’envol. Des pointes, elles aussi à ressorts, pour les coureurs, du 100 au 10.000. Des semelles compensées hyper souples pour les sauteurs (hauteur et longueur) qui augmenteraient la taille de l’athlète et l’impulsion. En foot, pourquoi pas un ballon équipé d’une puce télécommandée pour accélérer sa vitesse ou l’orienter, un ramasseur de balles se chargeant de subtiliser le ballon officiel. En escrime, un système qui permettrait de déclencher le buzzeur sans qu’il y ait touche (ça s’est déjà vu aux Jeux de Montréal!). Ou encore en natation, des mini (très mini) propulseurs insérés dans le maillot ou le bonnet…

Ils ont dit. « C’est très difficile de recruter de la qualité au dernier moment », de Jean-Michel  Aulas qui n’a trouvé aucun renfort pour Lyon au marché d’hiver. « Cette polémique à deux balles, je m’en fous com-plè-te-ment », de Richard Gasquet à propos des déclarations de Monfils sur le choix de la Guadeloupe pour la Coupe Davis. « Quand tu n’arrives pas pendant quatre ans à prendre la quintessence de tous ces mecs là… Automatiquement, je me suis gouré sur des choses », de Philippe Saint-André, dans l’entretien qu’il a accordé à L’Equipe. « On espérait les nôtres à la joie, retrouvant les bijoux perdus de notre antique Ovalie », de Daniel Herrero, dans son commentaire post France-Italie du JDD. « J’ai donné quinze ans à l’équipe de France, elle fait partie de mon histoire (…) Mon amour pour ce maillot ira jusqu’au bout », de Tony Parker, dans L’Equipe, pour affirmer qu’il sera bien au tournoi de qualification olympique et donc aux JO si les Bleus gagnent leur billet.