PSG : «Toute une mentalité à acquérir»

C'est une défaite qui pose des questions. Hier, 17 avril, le Paris Saint-Germain a été éliminé de la Coupe de France par la modeste équipe d'Evian Thonon Gaillard, qui joue le maintien en Ligue 1. Après une bonne entame de match – Javier Pastore ouvrant rapidement le score d'une belle frappe sous la barre – les Parisiens ont sombré dans l'apathie dont ils ont régulièrement fait preuve cette saison face aux petites équipes.

Le manque de motivation visible des bleu et rouge a permis aux Haut-Savoyards d'Evian de revenir dans la partie, en égalisant peu avant la mi-temps. Durant la prolongation, le mileu parisien Thiago Motta est même exclu pour un geste d'agacement sur Barbosa. La séance des tirs au but s'achève par la qualification des «Croix de Savoie», qui tirent leurs penaltys avec sérieux... à la différence des Parisiens. Fabrice, abonné à la tribune de Boulogne, se dit déçu : «On a jamais fait le doublé coupe et championnat. C'était la bonne année. Le championnat étant acquis, il ne nous restait plus qu'à gagner trois matchs de coupe devant des équipes modestes.» Dans l'histoire du football français, seules cinq équipes ont remporté le championnat et la coupe lors de la même saison.

Le syndrome du nouveau riche

«On voit bien qu'il y a une vraie nonchalance de certains joueurs», expliquent Maxime, lui aussi supporteur de la tribune Boulogne. «Quand Ibrahimovic tire son penalty à la fin du match, il n'y met aucune conviction. On a le sentiment qu'il se moque du monde.» Jusqu'à présent le Suédois avait masqué sa mollesse par des éclats de génie. Hier, point d'étincelle dans le match de Zlatan. Les supporteurs ne s'inquiètent pas du niveau individuel des joueurs. Mais ils observent avec circonspection «l'immaturité globale de l'équipe».

Fabrice poursuit : «Le grands clubs européens appliquent à chaque match leur mode de jeu. Ils jouent toutes les rencontres avec le même professionnalisme, sans suffisance. Ce n'est pas le cas du PSG. Les joueurs n'ont pas encore compris que la vraie élégance, c'est de jouer aussi bien au Camp nou de Barcelone qu'au stade municipal d'une équipe de troisième division.» Le PSG, nouveau riche du football européen, ignore encore les mœurs de l'élite. «Ça ne fait que 18 mois que les Qatariens sont arrivés. Nous avons le temps d'acquérir la bonne mentalité, la motivation pour chaque match. Après cela, nous serons vraiment un grand club européen», se rassure Maxime.