Paris : les taxis sortent de l'impasse
Publié le Par Fabrice Bluszez
Fabrice Bluszez
Le conflit des taxis pourrait prendre fin. Un plan a été présenté le lundi 4 avril par le secrétaire d'Etat aux Transports.
Un fond de garantie va racheter les licences des taxis. Attribuées gratuitement, elles étaient ensuite revendues à un successeurs. Taxis et VTC contribueraient au fonds.
Le blocage de Paris ou de plusieurs grandes villes par les taxis appartient-il au passé ? Le secrétaire d'Etat aux Transports, Alain Vidalies, devrait proposer sous peu une solution. Elle a été inspirée par le travail du médiateur, Laurent Grandguillaume.
La licence n'a jamais été vendue. Elle est accordée gratuitement. L'autorisation de stationnement ou ADS, est délivrée par la mairie ou la préfecture de police, à Paris. Il y a environ 50.000 taxis en France et près de 20.000 en région parisienne. Depuis octobre 2014, elle est valable cinq ans, renouvelable et ne peut pas être cédée. Avant, elles étaient aussi gratuites mais, comme un fonds de commerce, elles étaient revendues par chaque taxi lorsqu'il abandonnait l'exploitation. Le prix est d'environ 50.000 € dans une petite ville et peut atteindre 350.000 € à Paris. Il ne dépend pas vraiment du chiffre d'affaires. Mais c'est cela ou demander une licence gratuite distribuées au compte-gouttes et donc attendre des années.
Un fonds de garantie
Avec l'arrivée des VTC (voitures de tourisme avec chauffeur), le développement du covoiturage et ensuite l'irruption d'Uber, la valeur des licences à la revente a plongé. Malaise chez les taxis : quand on s'est endetté pour racheter une licence 200.000 € et qu'on compte sur ce petit pactole en prenant la retraite, cela fâche.
Les chauffeurs de taxis verraient le prix de leur licence garanti (photo Fabrice Bluszez).
L'Etat s'engagerait donc à racheter les licences. Mais par l'intermédiaire d'un fonds de garantie, pas a priori avec de l'argent public. Racheter les licences au prix de l'acquisition, en ajoutant l'inflation, cela porterait la facture à plusieurs milliards.
Comment ? En faisant payer les nouvelles licences, sans doute. En imposant une taxe sur le montant des courses, si bien que c'est l'activité de taxi elle-même – et donc le client- qui financerait ce rachat et les retraites des taxis. C'est d'ailleurs ce qui se passe avec n'importe quel artisan : en payant ses services, on paye aussi ses cotisations sociales.
Reste à préciser cette méthode et trouver un accord avec la profession. Ce matin, sur France Info, le président des Taxis de France, Ibrahima Sylla, déclarait (propos rapportés par Libération.fr) :
« Il y a l'Euro qui arrive, on n'hésitera pas à le prendre en otage et à bloquer tous les matches de foot. Vous voyez ce qui se passe à Toulouse en ce moment... »
La ville de Toulouse (Haute-Garonne) fait l'objet de blocages de la circulation par des taxis depuis la veille.