Loi Travail : la grève du 31 commence ce mercredi soir
Publié le Par Fabrice Bluszez
Fabrice Bluszez
Sept syndicats demandent le retrait du projet de loi Travail. Ils organisent une grève et des manifestations ce jeudi 31 mars.
Les manifestations nationales contre la loi El Khomri, du nom de la ministre du Travail, suivent plusieurs mobilisations en France dont celle du 9 mars. A l'origine de l'appel, les syndicats : CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef et côté lycéens le SGL, l'UNL et la FIDL.
On trouvera la liste des manifestations sur un site Internet dédié : http://loitravail.lol. Il intègre la pétition nationale qui a atteint 1.282.817 signatures ce mardi 29 mars. La manifestation parisienne partira dès 13h30 de la place d'Italie pour aboutir place de la Nation. Les principaux reproches faits à cette loi qui veut alléger les procédures administratives et faciliter l'adaptation de l'entreprise à un environnement en pleine mutation concernent l'abandon d'acquis sociaux.
Ce que refusent les syndicats
Les syndicats dénoncent plusieurs points (en italique, citation du site loitravail.com) :
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En cas de licenciement illégal, un barême indicatif est mis en place pour limiter l'indemnité prud'homale.
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Une concertation avec les partenaires sociaux devra décider si les 11 heures de repos obligatoire par tranche de 24 heures pourront être fractionnées.
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Une entreprise peut, par accord, baisser les salaires et changer le temps de travail
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Les temps d’astreinte peuvent être décomptés des temps de repos
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Le dispositif « forfaits-jours », qui permet de ne pas décompter les heures de travail, est étendu
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Il suffit d’un accord d’entreprise pour que les heures supplémentaires soient 5 fois moins majorées
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Une mesure peut-être imposée par référendum contre l’avis de 70% des syndicats
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Une entreprise peut faire un plan social sans avoir de difficultés économiques
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Après un accord d'entreprise, un-e salarié-e qui refuse un changement dans son contrat de travail peut être licencié
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Par simple accord on peut passer de 10h à 12h de travail maximum par jour
Vous avez lu en diagonale ? C'est fait exprès. Peu de gens connaissent véritablement le détail du projet. La majorité pense que c'est une réponse positive à une série de revendications du Médef (syndicat patronal). La ministre ayant commencé par une bourde chez Bourdin (sur BFMTV, puis sur RTL), en ne sachant pas dire combien de CDD (contrat à durée déterminée) succcessifs étaient légalement possibles, elle a perdu beaucoup en crédibilité.
Arrivant tardivement, après quatre ans de mandat, le projet de loi Travail a été vidé de sa substance dès les premières manifestations. Qu'il soit retiré ou conservé, l'effet est raté. Tant pour la popularité de l'équipe au pouvoir que pour la confiance des employeurs.
Des perturbations dès ce soir
Les perturbations dans les transports commencent dès ce mercredi 30 à 17 heures. Voici les prévisions de circulation du jeudi 31 mars (elles se poursuivront jusqu'au vendredi 1er avril vers 8 heures) :
Métro : 3 trains sur 4 en moyenne.
RER :
- Ligne A : 1 train sur 2 sur l'ensemble de la ligne, interconnexion assurée en gare de Nanterre Préfecture.
- Ligne B : 1 train sur 2 sur l'ensemble de la ligne, changement de train obligatoire en gare du Nord.
- Autres lignes : 1 train sur 2
- Bus et tramway : trafic quasi-normal
Transilien : 1 train sur 2 en moyenne. De perturbations aussi le vendredi 1er avril au matin.
TGV :
- Paris-Nord : 2 TGV sur 3
- Paris-Est : trafic normal
- Paris-Sud-Est : 2 TGV sur 3 sauf Paris-Vallée du Rhône-Provence Alpes-Côte d'Azur : 1 TGV sur 2
- Paris-Atlantique : Bretagne et Pays de Loire : 2 TGV sur 3 et Centre, Poitou Charentes Aquitaine et Midi Pyrénées : 1 TGV sur 2
- Province-province : 2 TGV sur 3
- Ouigo : 2 trains sur 3
- TGV internationaux : trafic normal sauf Paris-Genève (2 trains sur 3)
Un film place de la République
Le documentaire Merci Patron, réalisé par François Ruffin, sur la délocalisation d'ateliers de couture, en salle depuis plus d'un mois, sera projeté gratuitement place de la République, à Paris, jeudi 31 à 21h30. Ce sera le dernier rassemblement de cette journée de mobilisation.
Du film, Time Out fait ce commentaire : « Poing levé face au groupe LVMH, l'oeuvre dénonce avec ardeur les effets de la délocalisation des usines de production de costumes Kenzo et Givenchy en 2007. Une caméra dénonciatrice et engagée, mais qui ne perd jamais de vue la bonne humeur et la dérision, parce que la soif de justice n'empêche pas le rire ».